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Un groupe de chercheurs a réussi à récupérer le génome mitochondrial d'un fossile vieux de 35.000 ans découvert dans la grotte Pestera Muierii en Roumanie.

Cette femme faisait partie de la première population de notre espèce qui peuplait l'Europe, après l'expansion eurasienne d'Homo sapiens venu d'Afrique. La lignée à laquelle elle appartient renforce l'hypothèse d'une migration-retour vers l'Afrique au cours du Paléolithique supérieur.

L'étude paléogénomique dirigée par le professeur Concepción de la Rua, en collaboration avec des chercheurs de Suède, des Pays-Bas et de la Roumanie, a permis de récupérer la séquence complète du mitogénome de la femme de Pestera Muierii (PM1) en utilisant deux dents. Ce génome mitochondrial correspond à la lignée basale U6 aujourd'hui disparue, et c'est de cette lignée que les lignées U6, qui existent aujourd'hui principalement dans les populations du nord de l'Afrique, descendent. Par ailleurs, si ce mitogénome correspond pleinement à Homo sapiens, il présente également une mosaïque de caractéristiques morphologiques liées à la fois à l'homme moderne et à Néandertal.

Ainsi, l'étude n'a pas seulement permis de confirmer l'origine eurasienne de la lignée U6, mais aussi de soutenir l'hypothèse que certaines populations ont entrepris un retour de l'Eurasie vers l'Afrique au début du Paléolithique supérieur, il y a environ 40000 ou 45000 ans. Jusqu'à présent, en raison de l'absence de fossiles paléolithiques dans le nord de l'Afrique, il n'existait aucune preuve de ce retour vers l'Afrique.

« A l'heure actuelle, les recherches se concentrent sur l'analyse du génome nucléaire dont les résultats pourraient nous fournir des informations sur sa relation avec l'homme de Néandertal et sur l'existence de variations génomiques associées au système immunitaire, qui pourrait expliquer le succès de l'évolution d'Homo sapiens par rapport aux autres espèces humaines avec lesquelles il a cohabité. Qui plus est, nous serons en mesure de voir quelles étaient les caractéristiques phénotypiques des premiers Homo sapiens mais également de voir comment les mouvements de populations du passé influence la compréhension de notre histoire évolutive », a expliqué Concepción de la Rúa.

 

Source :

M. Hervella, E. M. Svensson, A. Alberdi, T. Günther, N. Izagirre, A. R. Munters, S. Alonso, M. Ioana, F. Ridiche, A. Soficaru, M. Jakobsson, M. G. Netea, C. de-la-Rua. The mitogenome of a 35,000-year-old Homo sapiens from Europe supports a Palaeolithic back-migration to Africa. Scientific Reports, 2016; 6