La vallée des châteaux
Dans le département de la Dordogne aux "mille et un châteaux", les vallées de la Vézère et de ses affluents se signalent par un concentration particulièrement forte en raison de leur histoire et de la richesse de leurs terres arables au cours des périodes historiques. Parmi ces monuments, grands châteaux, simples "repaires nobles" (c'est ainsi qu'est désigné localement ce que l'on nomme dans la France du Nord "un manoir") et maisons de plaisance de l'aristocratie, se remarquent par leur grande diversité typologique, mais aussi :
- Par les époques de construction, qui sont toutes représentées par de grandes créations architecturales, du Moyen Age (Commarque) en passant par l'époque moderne (Sauveboeuf)
- Par leur site d'implantation : accrochés aux falaises, tels le château des Eyzies, La Madeleine ou la Maison forte de Reignac, dans des constructions semi-troglodytiques surprenantes ; alanguis dans les plaines comme Campagne et Féletz ; ou jouant avec la proximité de la rivière dans des solutions parfois grandioses, comme à Losse et Belcayre, où le château et ses jardins perchés sur des éperons surplombent l'eau ; ou encore cachés dans des vallons aujourd'hui secondaires, tels les châteaux de la Grande Filolie, de Commarque, Laussel et Puymartin.
Le bâti religieux
Le patrimoine religieux (églises, chapelles, prieurés, abbayes, commanderies) constitue une autre richesse monumentale du Grand Site de France Vallée de la Vézère. Chaque village possède une église remarquable par son ancienneté (elles présentent souvent une partie des XI°-XIII° siècles), par ses critères esthétiques (Saint Léon sur Vézère), par son caractère fortifié (Sergeac, Tayac), ou les trois à la fois (abbaye de Coly-St Amand).
L'habitat troglodytique
Les hautes falaises calcaires et les cingles, qui participent fortement à la singularité de la vallée, s'accompagnent d'un habitat troglodytique et de vestiges d'abris sous roche partout présents. Ce patrimoine, dont les principaux exemples sont La Roque St Christophe, Les Eyzies ou La Madeleine, témoigne de la pérennité de l'occupation dans la vallée à toutes les périodes de l'histoire de l'Homme, depuis la Préhistoire jusqu'à l'époque contemporaine. Il regroupe également différentes catégories de sites : l'habitat isolé, les sites refuges ou défensifs, et les villages.
L'habitat rural et le patrimoine de pays
Aux édifices castraux et religieux et à l'habitat troglodytique s'ajoutent des maisons de ville (Montignac, Terrasson, Le Bugue) et un patrimoine plus modeste mais abondant dans la campagne environnante. Le patrimoine de pays marque le paysage de l'occupation humaine et de l'évolution des pratiques agricoles et sociétales. Sur le territoire de la vallée de la Vézère se concentrent des édifices remarquables comme des pigeonniers, puits, fours, lavoirs, croix de chemins, cabanes et murets en pierre sèche etc. Ce patrimoine rural émaille le territoire et contribue d'autant à sa richesse et à sa diversité. Les constructions rurales sont regroupées en hameaux et organisées en corps de ferme autour d'une cour. Dans un corps de ferme, cohabitent bâtiments agricoles et habitation créant un jeu de volumes et de formes rythmant le paysage. Les fondements de l'architecture de la vallée reposent sur des typologies traditionnelles datant principalement des XVIII° et XIX° siècles basées sur la pierre, le moellon, le bois et l'enduit. L'habitat rural traditionnel est marqué par un matériau : le calcaire crétacé extrait du sol ; et une couleur : un ocre jaune couleur de miel. Les toitures sont couvertes de lauze, tuiles plates ou d'ardoise pour la partie Nord du Grand Site de France proche du bassin de Brive.