John Lubbock, L'homme avant l'histoire étudié d'après les monuments et les costumes retrouvés dans les différents pays de l'Europe. Suivi d'une description comparée des moeurs sauvages modernes. G. Baillière, 1867, In-8°, XII-512 p. Document source : Archives départementales de la Dordogne.
Par bien des aspects, la lecture de l’ouvrage de John Lubbock, présenté ici dans sa traduction française, s’avère intéressante.
En effet, bien qu’il s’agisse d’un ouvrage de vulgarisation, l’auteur n’hésite pas à reproduire, pour étayer son discours, des listes détaillées de faune ou d’outils en silex, ainsi que des informations détaillées et diverses statistiques concernant les populations primitives.
Sa vision de l’évolution de l’homme s’inspire des propositions de Darwin. Une approche astronomique est tentée pour expliquer les variations du climat. De plus, contrairement aux auteurs français, il présente les découvertes faites en Amérique du Nord. Une large partie de l’ouvrage concerne le Néolithique (terme qui, comme Paléolithique, a été créé par Lubbock) et l’Age des Métaux, avec des références issues essentiellement du domaine scandinave et de la Suisse pour la question des « cités lacustres ». La préhistoire paléolithique n’est évoquée qu’au travers des restes humains et des aspects techniques de la fabrication des outils en silex. Un long chapitre concerne les « sauvages modernes » en soulignant les données qui peuvent être reliées à celles de l’archéologie (par exemple, la méthode utilisée par les lapons pour récupérer la graisse contenue dans les os). Vers la fin de l’ouvrage, en s’inspirant du travail du géologue anglais Prestwich, il donne une explication particulièrement argumentée sur le mode et la durée de formation des terrasses de la vallée de la Somme. Il présente ensuite les différents moyens utilisés à l’époque pour tenter d’obtenir des datations absolues.