Tout est bon dans le cochon
par Antoine Souron, chercheur CDD Chaire junior LaScArBx, laboratoire PACEA, Université de Bordeaux.
Les milliers de fossiles préservés dans les archives sédimentaires de la vallée du rift d’Afrique orientale documentent l’évolution des faunes pendant les derniers millions d’années sur fond de changements environnementaux majeurs (climat de plus en plus aride et développement des savanes herbeuses). De nombreux groupes de mammifères se sont ainsi adaptés à ces nouveaux paysages en adoptant des alimentations de plus en plus riches en herbes. Les fossiles de suidés (cochons et espèces apparentées) illustrent de manière spectaculaire l’évolution morphologique entre des espèces omnivores et des espèces herbivores, et ce de manière indépendante dans plusieurs lignées différentes. Afin de comprendre la manière dont les adaptations morphologiques des suidés à une alimentation dominée par les herbes se mettent en place, le paléontologue moderne dispose de nombreux outils combinant les études classiques d’anatomie comparée du crâne et des dents avec des développements techniques récents issus de la physique et de la chimie. Par exemple, la tomodensitométrie par rayons X permet d’exploiter les structures internes des fossiles. L’alimentation des suidés fossiles peut aussi être estimée à la fois par des analyses de la composition chimique de l’émail (isotopes stables du carbone) et par des analyses des traces microscopiques laissées à la surface des dents lors de la mastication. L’application de ces outils à de nouveaux échantillons de fossiles permet d’apporter un nouveau regard sur les relations entre morphologie, alimentation, et changements environnementaux chez les suidés africains.
Une conférence proposée par la SAMRA (Société des Amis du Musée national de Préhistoire et de la Recherche archéologique)
SAMEDI 25 mars 2017 A 18h30
Auditorium
Musée national de Préhistoire
Les Eyzies de Tayac
Entrée libre
Réservation conseillée au 05.53.06.45.49.