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L'auteur 

Emile CARTAILHAC - Cliché  Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse Edouard Philippe Emile CARTAILHAC
(Marseille, 15 février 1845 - Genève, 26 novembre 1921) Issu d’une vieille famille de la petite noblesse aveyronnaise, Emile Cartailhac fait ses études secondaires à Lyon où son père est inspecteur des douanes. Il achève ensuite ses études à Toulouse, y fait son droit et devient avocat en 1868. Peu intéressé par sa profession, il développe par ailleurs une passion pour l’histoire naturelle. Celle-ci est en grande partie due à l’influence de son oncle, Armand de Quatrefages de Bréau, futur professeur au Muséum d’Histoire Naturelle alors chargé de cours de zoologie à Toulouse.

Dans l’activité scientifique d’Emile Cartailhac, la muséologie tient une place primordiale. En 1864, il classe avec Eugène Trutat les collections de paléontologie humaine du Musée d’Histoire Naturelle de Toulouse créé par Edouard Filhol. En 1867, lors de l’exposition universelle de Paris, il prend part à l’aménagement de la galerie anthropologique aux côtés de Gabriel de Mortillet et d’Edouard Lartet. A partir de 1884, il aménage les salles du Musée Saint-Raymond à Saint-Sernin. Trois ans plus tard, il est le principal organisateur de l’Exposition de Toulouse. Ces dernières institutions tirent profit de l’activité de terrain d’Emile Cartailhac qui fait don de nombreuses séries issues de ses fouilles. La muséologie témoigne d’une tenace volonté de diffuser les connaissances préhistoriques. Très attaché à la dimension pédagogique de son activité de préhistorien, Emile Cartailhac multiplie les conférences et déploie une intense activité au sein des congrès et des revues. En 1869, il rachète les Matériaux pour l’histoire positive et philosophique de l’homme de Gabriel de Mortillet dont il change le titre en Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme.
Emile Cartailhac a également été le premier à dispenser un enseignement régulier de préhistoire. Dès 1867, il assure des leçons au Musée d’Histoire Naturelle de Toulouse. A partir de 1882, il donne un cours libre d’archéologie à la faculté des Sciences de Toulouse, avant de prendre en charge un autre cours à la Faculté des Lettres. C’est auprès de Cartailhac que se sont formés de grands noms de la préhistoire du début du XXe siècle, comme Marcellin Boule ou l’abbé Henri Breuil. Faisant le lien entre les pionniers de la discipline et la jeune génération, Emile Cartailhac a défriché des domaines jusqu’alors peu explorés. Il fut un des premiers préhistoriens à s’intéresser à la Péninsule ibérique où il accomplit plusieurs missions d’étude. Il publie Les Âges préhistoriques de l’Espagne et du Portugal en 1886, Les Monuments mégalithiques des Baléares en 1892 et une monographie sur La caverne d’Altamira en 1902, fruit d’une collaboration avec Breuil. Son rôle actif dans le débat sur l’art pariétal symbolisé par son célèbre Mea culpa d’un sceptique, témoigne de la modernité et de l’ouverture d’esprit d’un chercheur toujours prompt à se remettre en question.