C’est sur le crâne d’un jeune adolescent du gisement moustérien (Paléolithique moyen, il y a 100 000 ans environ) de Qafzeh au Proche Orient, que des anthropologues du CNRS - Université de Bordeaux et de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), ont pratiqué des analyses par imagerie numérique et des reconstitutions tri-dimensionnelles.

 

Les analyses et les explorations 3D ont révélé que le sujet, âgé au moment de sa mort de 12 à 13 ans, présentait un sévère traumatisme crânien, ayant vraisemblablement entraîné un ralentissement du développement cérébral aboutissant à des troubles neurologiques et psycho-cognitifs ainsi qu’à des difficultés à la communication sociale.
 
En ce qui concerne l’intégration de cet individu au sein de sa communauté, la mise en évidence d’un rite funéraire particulier lui étant consacré (dépôts de bois de cervidés sur ou près du corps associé à une offrande), tendrait à démontrer la compassion et la considération du groupe vis-à-vis du handicap et de l’infirmité dans les sociétés préhistoriques de chasseurs-cueilleurs.
 
 
Source :
Coqueugniot H, Dutour O, Arensburg B, Duday H, Vandermeersch B, et al. Earliest Cranio-Encephalic Trauma from the Levantine Middle Palaeolithic: 3D Reappraisal of the Qafzeh 11 Skull, Consequences of Pediatric Brain Damage on Individual Life Condition and Social Care. PLoS ONE, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0102822