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Les fouilles archéologiques programmées se déroulent sur quelques semaines pendant plusieurs années...

Vue générale du site en cours de fouille

chantier rigaud

 

Les fouilles archéologiques programmées (au contraire des fouilles de sauvetage menées plus rapidement lors de la construction d’une autoroute par exemple) se déroulent sur quelques semaines pendant plusieurs années, généralement l’été, quand chercheurs et étudiants sont disponibles et que la météo est favorable.

 

Ici, le site fouillé est en activité pendant le mois de juillet : des structures temporaires (bâches, tôles ondulées et tubes métalliques) ont été installées pour abriter le site et les fouilleurs du soleil et des intempéries éventuelles.

  

  

Un carroyage pour diviser la zone de fouille

carroyage

 

Il est important, avant de débuter la fouille, de diviser la zone de fouille en carrés égaux (qui constituent le carroyage) ; cela va permettre une progression méthodique du travail et l’attribution à chaque fouilleur d’une surface à fouiller. 

L’opération de fouille comporte plusieurs étapes successives et obligatoires.

 


 

outils

 

Les outils utilisés pour fouiller ne sont nt pas tous spécifiques à l’archéologue puisqu’il utilise couramment la truelle du maçon, le pinceau du peintre… en adaptant l’outil à son propre usage.  

La truelle va servir à dégager le sédiment de façon plus précise et moins « aveugle » que ne l’aurait fait une pelle, plus grosse.

Quant au pinceau il permet de dégager ce sédiment autour des objets souvent fragilisés par leur séjour prolongé dans le sol.

Balayettes et pelles servent à retirer le sédiment du carré de fouille pour le déposer dans un seau en attendant le tamisage. Quand des objets commencent à apparaître sous un coup de truelle, le fouilleur change d’outil pour un ustensile plus fin (emprunté au dentiste cette fois-ci !).

 

epingles2

 

 

Il peut, pour éviter tout dommage (par exemple un pied posé au mauvais endroit), utiliser des épingles en plastique (trouvées au rayon coiffure de n’importe quelle grande surface !) pour signaler visuellement les objets fragiles qui sont sur le point d’être dégagés et donc vulnérables.

 

Certains carrés sont très riches (comportent beaucoup d’objets) et nécessitent la présence de plusieurs fouilleurs. Leur position est parfois un peu acrobatique voir assez inconfortable !

 

fouilleurs2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

teodolithe

Une fois l’objet dégagé du sédiment qui l’entoure et avant de le retirer de son emplacement, il faut enregistrer sa position dans les trois dimensions de l’espace. Les archéologues utilisent maintenant des moyens informatiques (un théodolite laser relié à un ordinateur pour ce long travail de repérage des objets dans l’espace.

 

ecran theodolite2Ces informations leur permettront de reconstituer virtuellement les niveaux archéologiques et de vérifier l’attribution des objets à chacun de ces niveaux.

 

Une fois le viseur du théodolite pointé sur la mire, dont la pointe est située au niveau de l’objet, l’écran indique les coordonnées de cet objet qui pourra ainsi être replacé ultérieurement sur un plan (horizontal) ou une coupe (verticale).

Chaque objet visé reçoit des coordonnées spatiales et un numéro d’identification (voir même un code-barre).


 

Les objets de petite taille sont fréquents (ex : dent, lamelles de silex, esquille osseuse), il est donc nécessaire, au moment du tamisage du sédiment de ne pas les manquer ; c’est pourquoi lorsque c’est possible le tamisage se fait avec de l’eau et permet de déceler la présence des objets plus petits souvent masqués par du sédiment collé dessus.

En général, deux tamis de mailles différentes sont utilisés et on obtient une fraction fine et une autre plus grossière.

Les refus de tamis (ce que chacun des tamis a retenu) sont ensuite triés pour séparer les simples pierres des objets archéologiques (lamelles de silex, esquille osseuse…) qui sont placés dans des sachets marqués au nom carré dont ils proviennent.

Avant de marquer chaque objet, il est nécessaire de les laver  et de les faire sécher. Sinon les traces éventuelles laissées par les animaux ou les hommes ne seraient pas visibles à l’oeil.

 


 

Tous les objets dont la dimension maximale est supérieure à une certaine dimension (par exemple 1,5 cm) sont marqués un à un à l’encre de chine. Cette étape est impérative car, au cours des études ultérieures, ils vont être manipulés et sortis du sachet numéroté.

Si l’objet n’est plus identifié par un numéro, toutes les informations (rattachées à ce numéro) concernant sa position dans le site et son niveau archéologique (donc son âge) sont perdues.

Les objets archéologiques sont souvent stockés de longs mois avant d’être étudiés ou réétudiés ou même exposés dans un musée pour les plus intéressants.
    
C’est pourquoi il est important que ces objets amenés à être déplacés et manipulés à plusieurs reprises soient correctement rangés et classés pour éviter de gâcher tout le travail d’enregistrement qui a précédé.

 


 

Les ensembles d’objets ainsi enregistrés sont étudiés dans le cadre de programmes de recherche dont les thèmes sont très variés : les modes de subsistance de Néandertal dans la vallée de la Vézère ou les stratégies d’approvisionnement en silex de Cro-magnon dans la vallée du Céou, par exemples.

 

Il est évident que si les fouilles n’ont pas été l’objet d’un travail scientifique et méticuleux, aucun chercheur, si doué qu’il soit, ne pourra répondre aux questions posées. Les fouilles clandestines (faites sans autorisation officielle en général par des amateurs sans scrupule) causent donc un tort important à la connaissance en Préhistoire.