De récentes études montrent que, si l’homme préhistorique semble avoir été un consommateur de substances psychotropes, ce n’était en aucun cas pour son propre plaisir mais plutôt pour des raisons spirituelles.

En effet, la prise de drogues et d’alcools végétaux (pavot à opium, champignons hallucinogènes) pourrait avoir facilité la connexion des hommes avec le monde des esprits.
Pour Elisa Guerra-Doce de l’Université de Valladolid en Espagne, leur utilisation était très réglementée et contrôlée par les sociétés préhistoriques en Europe, et n’avait certainement lieu que dans le cadre de rites sacrés (cérémonies funéraires).
Pour mener à bien cette étude, différents éléments archéologiques ont été examinés dans divers sites européens : les restes fossilisés de feuilles, de fruits ou de graines de plantes psychotropes (morceaux de pavots à opium découverts dans les dents d'un adulte dans un site en Espagne) ; les résidus de boissons alcoolisées (graines de cannabis carbonisées conservées dans des bols dans un site roumain) ; les traces d’alcaloïdes psychoactifs découverts sur des objets ou des ossements ; les représentations artistiques de plantes psychotiques ou les scènes de consommation d’alcool (dessins abstraits dans un site des Alpes italiennes).

Drogues et alcools auraient donc joué un rôle sacré dans les sociétés européennes préhistoriques et paraissent dépendre de facteurs sociaux.

 

Source :

Elisa Guerra-Doce. The Origins of Inebriation: Archaeological Evidence of the Consumption of Fermented Beverages and Drugs in Prehistoric Eurasia. Journal of Archaeological Method and Theory, 2014;
DOI: 10.1007/s10816-014-9205-z


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