Communiqué du CNRS :
Il y a 65 000 ans, en Afrique du Sud, l’homme moderne chauffait la pierre en vue de la tailler et fabriquer des outils.

Un procédé extrêmement innovant, unique à cette région – il faudra ensuite attendre plus de 40 000 ans pour qu’il réapparaisse et se répande en Asie puis en Europe. C’est ce que vient de montrer une équipe internationale1 menée par Anne Delagnes, chercheuse CNRS, en étudiant le site de Klipdrift Shelter. Ce procédé jouait un rôle important dans l’industrie lithique : 92 % des échantillons rocheux étudiés – de la silcrète, une roche dure siliceuse – portaient des traces de chauffe intentionnelle. Les scientifiques ont découvert que les blocs de silcrète étaient chauffés dans des foyers ouverts, avec des avantages multiples mis à profit par les artisans : hormis une augmentation de la ténacité et de la dureté du matériau, déjà connue, la chauffe des blocs conduit à leur fragmentation, éliminant les fissures et hétérogénéités internes et produisant des fragments anguleux utilisés par les tailleurs pour en extraire de fines lames de silcrète. Ces recherches ont été publiées dans la revue PLOS ONE le 19 octobre 2016.

Référence :
Early evidence for the extensive heat treatment of silcrete in the Howiesons Poort at Klipdrift Shelter (layer PBD, 65 ka), South Africa., par Anne Delagnes, Patrick Schmidt, Katja Douze, Sarah Wurz, Ludovic Bellot-Gurlet, Nicholas J. 6 Conard, Klaus G. Nickel, Karen L. van Niekerk, Christopher S. Henshilwood. PLOS ONE, 19 octobre 2016.
DOI: 10.1371/journal.pone.0163874


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