L’analyse génétique des restes d’un bébé d'environ 6 semaines trouvé en 2013 sur le site archéologique de Upward Sun river en Alaska (le plus vieux gisement à l'est de la Bérengie) a révélé l’existence d'un peuplement ancien inconnu jusqu'à présent.

En effet, L'ADN du nourrisson, une petite fille vivant il y a environ 11 500 ans, baptisée «Xach'itee'aanenh T'eede Gaay» (petite fille au lever du soleil) par la communauté indigène locale, a fourni des informations inédites.

"Nous ne savions pas que cette population existait", a déclaré Ben Potter, l'un des principaux auteurs de l'étude publiée dans Nature, professeur d'anthropologie à l'Université d'Alaska Fairbanks. "Ces données fournissent également la première preuve directe d'une population autochtone initiale, ce qui jette un nouvel éclairage sur la migration et l'établissement des populations en Amérique du Nord.". Les chercheurs ont baptisé ce nouveau groupe les "Anciens Béringiens" (Ancient Beringians).

Les travaux sur l'ADN de "Petite fille au lever du soleil" menés par Victor Moreno-Mayar, Eske Willerslev et l'équipe du Centre for GeoGenetics du Muséum d'histoire naturelle du Danemark de l'Université de Copenhague suggèrent deux hypothèses relatives au peuplement du Nouveau Monde :
- la première est que deux groupes distincts ont traversé le pont terrestre béringien avant 15 700 ans.
- le second scénario indique qu'un groupe de personnes a traversé le pont terrestre puis s'est divisé ensuite en Béringie en deux groupes : les Anciens Béringiens et les Amérindiens (Américains natifs), ce dernier groupe se déplaçant au sud des calottes glaciaires, il y a 15 700 ans. Les Anciens Béringiens seraient restés dans le Grand Nord pendant des milliers d'années, tandis que les Amérindiens se seraient répandus dans le reste de l'Amérique du Nord, plus au sud. Les Amérindiens se seraient ensuite déplacés vers le nord, il y a environ 6 000 ans, pour finalement absorber ou remplacer la population béringienne.

Les Anciens Béringiens ont totalement disparu, sans laisser trace dans le patrimoine génétique des Amérindiens. Ces conclusions s'opposent à celles d'autres études qui indiquent que la Béringie n’a pu être traversée que vers - 13 000 ans.

Sources :

J. Víctor Moreno-Mayar, Ben A. Potter, Lasse Vinner, Matthias Steinrücken, Simon Rasmussen, Jonathan Terhorst, John A. Kamm, Anders Albrechtsen, Anna-Sapfo Malaspinas, Martin Sikora, Joshua D. Reuther, Joel D. Irish, Ripan S. Malhi, Ludovic Orlando, Yun S. Song, Rasmus Nielsen, David J. Meltzer, Eske Willerslev. Terminal Pleistocene Alaskan genome reveals first founding population of Native Americans. Nature, 2018; DOI: 10.1038/nature25173.
[Consulté le 22/01/2018].  https://www.nature.com/articles/nature25173.
(Article payant, seul le résumé est disponible en ligne).

University of Alaska Fairbanks. Evidence of previously unknown population of ancient Native Americans, research reveals. ScienceDaily, 3 January 2018. 
[Consulté le 22 /01/2018]. https://www.sciencedaily.com/releases/2018/01/180103132639.htm

A lire sur le sujet :

Hominidés.com. Découverte génétique d’une nouvelle population amérindienne ancienne. [Consulté le 22 /01/2018]

 


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