Recueil d'articles embrassant la totalité des champs disciplinaires de la Préhistoire, il donne à cette science ses premiers fondements. Par l'ampleur des pistes ouvertes, par la quantité des problématiques qu'il aborde, souvent pour la première fois, par la qualité de son illustration, cet ouvrage reste étonnamment actuel. Publié en anglais, précieusement conservé dans de rares bibliothèques, il demeurait peu connu. Sa traduction en français, éclairée d'un appareil de plus de 600 notes, et sa diffusion sur internet le rendent aujourd'hui accessible au grand public.
Dix années d'édition
Les Reliquiae Aquitanicae ont été publiés en dix-sept livraisons de 1865 à 1875. Publication scientifique, l'ouvrage devait à l'origine présenter la totalité des recherches d'Édouard Lartet et de Henry Christy dans le Sud-ouest de la France. La mort de Christy en 1865 en a limité la portée aux seuls gisements de la Vézère. La mort de Lartet, en 1871, a privé l'ouvrage de toute l'étude de la faune.
L'ouvrage réunit une somme d’articles qui pourrait le faire apparaître comme décousu mais la qualité scientifique de ses contributions a été d'un apport capital à l'essor de la préhistoire. En 17 livraisons, la publication s'est étalée sur dix ans, de 1865 à 1875. Après les décès de Christy, en 1865, et de Lartet, en 1871, elle est menée à son terme par Thomas Rupert Jones.
Les recherches menées par Lartet et Christy dans la grotte des Eyzies et dans les abris de Laugerie-Haute, de Laugerie-Basse, de Gorge d'Enfer, de la Madeleine et du Moustier y sont présentées en détail et couvrent de nombreux champs disciplinaires : géologie (chapitres I, III, XV), anthropologie (VII, IX, X, XXIII, XXV), paléontologie (VIII, XVI, XXVII) description et interprétation des outillages en silex (II, XVIII, XXIV), en os (XI, XVII) et des œuvres d’art (XVII, XIX, XX).
Plusieurs chapitres sont consacrés à des données ethnologiques de comparaison concernant les outillages des Indiens d'Amérique du Nord (IV et V).
D'autres concernent l'éthologie du renne (XII, XIII, XIV, XXI, XXVI) et d’autres animaux comme les poissons (XXII) et les oiseaux (XXIII).
Les restes humains découverts en 1868 dans l’abri Cro-Magnon (VI) sont examinés par les plus grands spécialistes de l’époque, notamment P. Broca (IX) et de A. de Quatrefages (X).