Information mise en ligne le 30 avril 2017
Des scientifiques ont mis au point une technique qui permet d' identifier de l’ADN d’humains et d’animaux préhistoriques dans des sédiments, cela en l’absence d’ossements ou de fossiles.
L'urine, les excréments, la décomposition des corps laissent des traces dans les sols archéologiques, traces désormais exploitables grâce à cette avancée technique, rendue possible par le séquençage rapide et basée sur l’analyse de fragments d’ADN mitochondrial, le plus abondant.
Les résultats de ces travaux viennent d'être publiés dans la revue américaine Science. Cette étude s’appuie sur l’analyse de 85 échantillons de sédiments sur une période allant de 550 000 ans à 14 000 ans avant notre ère. Ils ont été prélevés dans huit grottes en Espagne, France, Russie, Belgique et Croatie. Des lieux connus pour avoir été occupés des néandertaliens et des denisoviens, comme par des espèces animales aujourd'hui éteintes.
« Ces travaux représentent une avancée scientifique importante car ils permettent de dire quelles espèces d’hominidés ont occupé ces grottes et à quelle période et ce sans même disposer de restes d’ossements ou de squelettes fossilisés », explique Antonio Rosas, un scientifique du Conseil supérieur des recherches scientifiques (CSIC) en Espagne, l’un des auteurs de cette étude.
Cette technique devrait devenir un outil important pour les préhistoriens, au même titre que la datation par radiocarbone.
Source :
Viviane Slon, Charlotte Hopfe, Clemens l. Weiss, FabrizioMafessoni, Marco de la Rasilla, Carles Lalueza-Fox, Antonio Rosas, Marie Soressi, Monika v. Knul, Rebecca Miller, John r. Stewart, Anatoly p. Derevianko, Zenobia Jacobs, Bo Li, Richard g. Roberts, Michael v. Shunkov, Henry de Lumley, Christian Perrenoud, Ivan Gušić, Željko Kućan, Pavao Rudan, Ayinuer Aximu-Petri, Elena Essel, Sarah Nagel, Birgit Nickel, Anna Schmidt, Kay Prüfer, Janet Kelso, Hernán a. Burbano, Svante Pääbo,Matthias Meyer
Neandertal and Denisovan DNA from Pleistocene sediments. Science. Publié en ligne le 27 avril 2017. DOI: 10.1126/science.aam9695
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Sur le site internet du Monde : Des scientifiques détectent de l’ADN préhistorique dans des sédiments