La revue Nature vient de publier une étude montrant que les populations préhistoriques témoignaient d’une intolérance au lactose, même 5000 ans après le développement de l’agriculture. 

Cette étude, menée par Ron Pinhasi (Institut de la Terre UCD et UCD École d'archéologie, University College Dublin), a été réalisée à partir de l’ADN de treize squelettes provenant de sépultures découvertes dans la grande plaine hongroise, carrefour des transformations culturelles qui ont marqué la Préhistoire européenne. Les prélèvements ont été effectués au niveau du rocher, os de la région de l’oreille interne et zone plus favorable à la découverte d’ADN préservé.
 
Les résultats génétiques montrent qu’à des époques anciennes où l’agriculture et l’élevage sont en pleine progression, les populations ne semblent pas avoir encore développé de tolérance au lactose. Il apparaîtrait que les animaux domestiqués étaient élevés essentiellement pour leur viande mais pas pour la production de lait. La consommation des produits laitiers par les Européens ne date pas d’il y a 7 500 années (début de la période néolithique), comme on le pensait jusqu’alors puisque cette étude montre que ce n’était pas encore le cas il y a 5 000 ans !
 
Ces données mettent également en évidence que les transitions technologiques et culturelles en Europe centrale entre le Néolithique, l’âge du Bronze et l’âge du Fer ont été simultanées avec l'arrivée de nouvelles populations et qu’elles sont associées à des évolutions génétiques majeures des populations.

 

Source :
 
Cristina Gamba, Eppie R. Jones, Matthew D. Teasdale, Russell L. McLaughlin, Gloria Gonzalez-Fortes, Valeria Mattiangeli, László Domboróczki, Ivett Kővári, Ildikó Pap, Alexandra Anders, Alasdair Whittle, János Dani, Pál Raczky, Thomas F. G. Higham, Michael Hofreiter, Daniel G. Bradley, Ron Pinhasi. Genome flux and stasis in a five millennium transect of European prehistory. Nature Communications, 2014; 5: 5257 DOI: 10.1038/ncomms6257