Découvert en 1994 dans les grottes de Sterkfontein, au nord-ouest de Johannesburg par Ron Clarke, de l'Institut d'études évolutionnaires de l'Université du Witwatersrand,le squelette fossilisé du plus vieil australopithèque d’Afrique aura mis plus de 20 ans pour être extrait de sa gangue de sédiments et présenté au public en décembre dernier, lors d'une cérémonie organisée par l'université sud-africaine.

Un véritable travail d'orfèvre été mené patiemment  pour dégager un maximum d'ossements enchâssés dans des sédiments solidifiés. Plusieurs chercheurs français ont participé à cette aventure : le géologue Laurent Bruxelles, l'anthropobiologiste José Braga et leurs équipes, l'UMR 5608 TRACES de l'Université de Toulouse, avec Florent Hautefeuille, Nicolas Poirier,et Carine Calastrenc ; Françis Duranthon, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse. Aujourd'hui reconstitué à plus de 90 %, le squelette de Little Foot apporte aux anthropologues de nombreuses informations.

Little Foot était une femme, mesurant 1m35, décédée à l'âge d'environ 30 ans, des suites d'une chute il y a de cela 3,67 millions d'années. Ses mains étaient relativement semblables aux nôtres et ses jambes étaient plus longues que ses bras. Elle était bipède. Comme Lucy, qui vivait dans l'actuelle Éthiopie il y a 3,2 millions d'années, Little Foot est une australopithèque, mais d'une espèce un peu différente, appelée Australopithecus prometheus.

Ron Clark a déclaré :« Nos ancêtres se tenaient déjà debout lorsqu'ils évoluaient dans les arbres et lorsqu'ils ont apprivoisé la terre ferme, ils étaient déjà bipèdes. »
Il rajoute : "Little Foot nous montre que l'image représentée dans nos livres de nos ancêtres marchant à quatre pattes puis se relevant progressivement est totalement erronée".

L'étude du squelette de Little Foot donnera lieu à de nombreuses publications, attendues dès cette année 2018. 

 

 


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