Vendredi 8 avril 2022 - 20h30
Dans le cadre d’un partenariat avec le CEPSM-Festival du Lébérou, Le Pôle d’interprétation de la Préhistoire est ravi d’accueillir Bernadette Bidaude, conteuse et Jean-Loïc Le Quellec, directeur de recherche émérite à l’Institut des Mondes africains (CNRS) à l’occasion d’un spectacle conté à deux voix.
Un récit/spectacle conté suivi d'une causerie
Une main peinte il y a des milliers d’années nous fait signe. De rage, de rêve et d’os tire sur le fil de nos archéologies intimes et collectives. Entre métamorphose, mouvance et mémoire. De milliers de femmes sont dans la rue, paumes de leurs mains tendues et peintes de rouge sang. Parmi elles, Talie, une jeune archéologue découvre une merveille d’art rupestre. Par la voix d’un os manquant, par les mains d’une mère tirant le manteau de fourrure d’un lièvre, par le galop magique d’une vieille devenue cavale, le récit rejoint une femme posant la dernière pierre sur le corps de sa petite fille il y a 18 000 ans. Et là le rituel commence. Tout cela se fond, se superpose, se répond par la parole poétique, adossée au mythe d’ émergence. Et peut-être entendrons-nous, d’une seule voix, le chant de nos ancêtres et le cri des vivant.es en lutte à ce jour.
Les paroles qui accompagnèrent les images de la préhistoire ont-elles disparu pour de bon dans le silence des cavernes ? Serait-il vain de vouloir les faire résonner de nouveau ? Et si leur écho pouvait encore s’entendre en quelques endroits ? Rêvons !
Un temps de causerie, à l’issue du spectacle
Il s’agit d’apporter à chaud un éclairage sur le monde des artistes préhistoriques, en répondant aux questions que le récit aura suscitées. Que sait-on aujourd’hui de leur vie ? de leurs œuvres ? Et aussi de répondre aux interrogations du public sur le chemin de cette création au croisement du regard scientifique et artistique.
Bernadette Bidaude
« Conteuse, Autrice entre collectes et semailles en poésie...
J’ai quatre ans. Je m’invente des histoires. Je vois l’arbre à papillons, le chemin des fourmis, les pierres précieuses cachées sur le bord d’un ruisseau et j’entends des paroles au fond d’une cave, derrière une porte. Je me fais mon cinéma intérieur. Puis je raconte l’histoire. Plus tard, oreille tendue, je collecte contes, légendes, comptines, chansons, dictons, là où je vis. Plus tard, dans le sillage d’une association d’éducation populaire, je commence à interroger, à partir de ma propre histoire, de mon environnement, les cultures, les non-dits, les territoires et leurs passages secrets, les langues et les accents, les traces...
Tous ces fils tissent ensemble un canevas, celui de la Parole qui va prendre, à travers cette initiation existentielle, politique, une place centrale, jusqu’à ce qu’entendre, comprendre, fouiller les racines aboutisse à conter, raconter, dire, écrire. Si la question de la ou des cultures locales est importante, comme les interrogations qui vont avec, c’est d’emblée en expérimentant la formule qui dit que l’universel, c’est le local moins les murs.
Tout ça me conduira vers mon premier chantier sur un territoire, puis ma première création. Oralité, Écriture, Oraliture ! Et sans cesse chercher, interroger, revisiter les histoires. S’y engager par un travail organique. Bousculer les formes. Dans le plaisir de la rencontre ! En écho à l’enfant de quatre ans, toujours présente. »
Jean-Loïc Le Quellec
Anthropologue, Préhistorien, Mythologue
Jean-Loïc Le Quellec est directeur de recherche émérite à l’Institut des Mondes africains (CNRS). S’intéressant notamment aux relations entre mythes et images rupestres, il est l’auteur de nombreuses publications dans des revues scientifiques, et a signé une quarantaine de livres, dont Arts rupestres et mythologies en Afrique (2004), Dictionnaire critique de mythologie (2017, avec Bernard Sergent), L’Homme de Lascaux (2018), et Avant nous le déluge! (2021).
Spécialiste des images préhistoriques du Sahara, il a dirigé d’importantes missions en Libye, notamment pour l’UNESCO, mais il a aussi travaillé en d’autres pays du Maghreb, de même qu’en Afrique australe et en Éthiopie. Il a contribué à la réalisation de plusieurs films documentaires sur ses sujets de prédilection, ainsi qu’à la série télévisée «On the Rocks / Mémoires de pierre» consacrée aux plus grands sites d’art rupestre du monde: De l’art au temps des dinosaures? (Utah, 2014), Quand les montagnes étaient peintes (Chine, 2016), Les premières couleurs de l’Amérique (Brésil, 2016). Très attaché à la diffusion du savoir, il intervient régulièrement à la radio (France Inter, France Culture...), et a fréquemment publié des articles dans des magazines comme Sciences Humaines, Pour la Science, Archéologia ou Science et Vie.
Spectacle payant
Tarifs : À partir de 16 ans : 12 euros / 12-15 ans : 6 euros / gratuit pour les plus jeunes.
Contact & Réservation : 06 85 13 91 15 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.