Vernissage le vendredi 16 mai à 18h, suivi d'une conférence
En 2025, le Pôle d’interprétation de la Préhistoire fait le choix de mettre en lumière un épisode sombre du passé de la vallée de la Vézère.
Au cœur du Grand Site de France, les paysages n’ont gardé presque aucune trace du passage de ces oubliés de l’Histoire. Leur présence n’en a pas moins fortement marqué la mémoire des habitants de la vallée des Beunes.
Entre 1940 et 1948, environ 4 000 « Indochinois » sont recrutés majoritairement de force et envoyés en Dordogne pour travailler à la poudrerie de Bergerac, puis dans divers secteurs : agriculture, vigne, forestage, carbonisation, ramassage des châtaignes, etc.
De 1941 à 1943, un millier d’entre eux participent au projet d’assainissement de la vallée des Beunes.
Ils sont entassés dans des baraquements insalubres, contraints de travailler sans salaire, et soumis à un encadrement français imprégné de racisme colonial. Leur nourriture, déjà rationnée, est en partie détournée par leurs chefs. Ces conditions de vie affectent leur santé, entraînant de nombreux décès.
De nombreuses archives documentent cette importation en Dordogne d’un système d’oppression propre aux colonies. En revanche, les photos sont rares. Celles présentées dans cette exposition proviennent de sources exceptionnelles : les frères Bondier, photographes à Bergerac de 1930 à 1977, les Archives départementales de Dordogne, ainsi que plusieurs albums familiaux. Certaines images peuvent sembler trompeuses, car beaucoup ont été prises avec le désir d’embellir la réalité ou, du moins de ne pas en montrer toute la dureté.
La plupart de ces « Indochinois » retrouvent leur pays après 10 ans d’exil forcé. Certains, ayant rencontré une Française, décident de rester en France et fondent une famille.
Conférence présentée par Pierre DAUM (historien) et Michel LECAT (spécialiste de photographie)
Les Travailleurs indochinois en Dordogne et dans la vallée des Beunes
Journaliste au Monde diplomatique, Pierre Daum poursuit des recherches sur le passé colonial de la France, au Vietnam et en Algérie. En 2009, il publie aux éditions Actes sud Immigrés de force, qui révèle l’histoire des 20 000 Vietnamiens utilisés dans les usines d’armement de métropole pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce travail donne lieu à plusieurs films documentaires. Depuis deux ans, il concentre ses recherches sur les 4 000 Vietnamiens envoyés à la poudrerie de Bergerac, puis dans tout le département de la Dordogne. En partenariat avec Michel Lecat, son projet comporte quatre volets : un livre, une exposition, un film et un mémorial.
Après des études d’optique à Paris, Michel Lecat intègre le magasin d’optique-photo de son grand-père Robert Bondier à Bergerac. A la retraite de ce dernier, il reprend l’affaire qu’il dirige jusqu’en 2014. Passionné d’histoire et de photographie, il se lance dès 2005 dans la valorisation des 150 000 photos composant les archives du magasin familial – auxquelles s’ajoutent, au fil des ans, d’autres fonds photographiques. En 2007, il créé le site internet www.photo-bondier-bergerac.fr, et en 2016 l’association Patrimoine photographique en Bergeracois (2PEB) qu’il préside encore aujourd’hui et qui gère un patrimoine d’environ 500 000 images du Bergeracois au XXe siècle.
Gratuit - Réservation au 05 53 06 06 97 ou par mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.