Henri Du Cleuziou, La Création de l'homme et les premiers âges de l'humanité, Paris : C. Marpon & E. Flammarion, 1887, 840 p., 350 fig., 5 pl. h.-t., 2 cartes. (Bibliothèque scientifique populaire).
Document source : Bibliothèque municipale de Bergerac
Cinq ans après la parution de la dernière édition de L’Homme primitif, la librairie Flammarion lance sur le marché un fort volume largement illustré intitulé : La Création de l'homme et les premiers âges de l'humanité. Ce volume paraît dans la “ Bibliothèque Scientifique Populaire ”, collection qui comprend déjà L’Astronomie populaire et Le Monde avant la création de l'homme, tous deux rédigés par Camille Flammarion.
La Création de l'homme… constitue la suite logique de ce dernier volume. Les éditeurs avaient d'abord fait appel à Emile Cartailhac, mais c'est en définitive Henri du Cleuziou, auteur de L'Art National, qui rédigera l'ouvrage.
Il comprend environ 850 pages et est enrichi d'une abondante illustration, reproductions d'objets ou de fossiles mais également reconstitutions de scènes de la vie primitive.
Le plan de l'ouvrage est relativement complexe et son propos plus large que la seule archéologie préhistorique. D’une part l’auteur aborde certains aspects de l'archéologie historique comme les monuments de l'Egypte pharaonique. D’autre part, il inclut dans son étude des origines de l’homme, de longs développements sur des thèmes mythologiques ou religieux : races de géants ou paradis terrestre.
Du Cleuziou ne défend cependant pas une conception biblique des origines de l’humanité. C’est au contraire dans le camps du matérialisme scientifique et du positivisme que l’auteur se range.
Consacré aux temps paléolithiques, le livre II — “ Les premiers hommes ” — emprunte ainsi son plan et son propos à la classification industrielle de Gabriel de Mortillet. De même, l’auteur reprend à son compte les thèses évolutionnistes et les utilise pour tenter de clarifier un débat qui fait alors l'actualité de la recherche scientifique : la question de l'homme tertiaire.
L’examen des preuves archéologiques se poursuit par une tentative de restitution physique de ce précurseur de l’homme. Ce sont ici Darwin et Haeckel qui sont convoqués à l’appui de la démonstration de l’auteur.
