L'animal le plus chassé par les hommes du Paléolithique récent était le renne. On sait également que les chevaux, les bisons étaient abondants. Des bœufs musqués, des loups, des renards polaires, des antilopes saïga, des ours bruns et des ours des cavernes ont vécu dans la vallée de la Vézère à cette même époque.
Nom commun : Antilope saïga
Nom latin : Saiga tatarica, Linné 1766
Famille : Bovidés (sous-famille des antilopinés)
Description physique : mesurant jusqu’à 80cm au garrot et pesant entre 25 et 50 kg, cette antilope est dotée d’un museau ressemblant à une courte trompe, surtout chez le mâle, lequel est également pourvu de cornes en forme de lyre.
Alimentation : elle broute les plantes steppiques, en buvant peu.
Date d'appartition et de disparition : elle est connue depuis le Pléistocène moyen en Sibérie et existe encore de nos jours.
Répartition géographique : actuellement en plaine russe, Kazakhstan, Mongolie, Asie centrale, elle a effectué, au Paléolithique, des migrations l’amenant jusqu’en Aquitaine, une première fois il y a quelque 150 000 ans, puis une seconde fois entre 20 000 et 12 000 ans avant le présent.
Habitat / comportement : animal de plaine et de steppe, elle évite les régions à reliefs forts et même modérés, ainsi que les zones enneigées. Pouvant se regrouper en immenses troupeaux, les antilopes saïgas effectuent des migrations saisonnières.
Descendant / parent proche : cet animal existe encore actuellement.
Comment le sait-on ? les squelettes ont été retrouvés dans les sites archéologiques et naturels. Cet animal est très fréquent dans les gisements magdaléniens de Gironde, représentant parfois le gibier principal.
Nom commun : Bison des steppes
Nom latin : Bison priscus, Bojanus 1827
Famille : Bovidés
Description physique : pouvant atteindre 2 m de hauteur au garrot et peser jusqu’à 1 tonne, le bison des steppes se caractérisait par un front très large portant de grandes cornes dirigées vers l’extérieur et le haut, une tête portée bas, une bosse dorsale, et un pelage abondant, véritable toison, avec crinière et fanon.
Alimentation : herbivore ruminant qui devait se nourrir de plantes herbacées steppiques, de graminées, de lichens.
Date d'appartition et de disparition : le genre Bison apparaît en Asie au Pliocène supérieur, vers 2 à 3 millions d’années, l’espèce Bison priscus se trouve à partir de – 500.000 ans en Europe. Elle disparaît à la fin du Paléolithique.
Répartition géographique : Eurasie.
Habitat / comportement : animal des steppes froides et arides du Paléolithique, il est probable qu’il effectuait des migrations saisonnières.
Descendant / parent proche : tous les scientifiques ne s’accordent pas sur la filiation exacte des bisons actuels d’Europe et d’Amérique, entre eux mais aussi avec le Bison des steppes. Celui-ci en est cependant probablement un des ancêtres principaux.
Comment le sait-on ? ses ossements ont été fréquemment retrouvés dans les sites archéologiques, mais également naturels. Il a, de plus, été abondamment figuré en art pariétal et mobilier au Paléolithique supérieur.
Nom commun : Bœuf musqué
Nom latin : Ovibos moschatus, Zimmermann 1780
Famille : Bovidés (sous-famille des Ovibovinés)
Description physique : mesurant de 1m20 à 1m40 de hauteur au garrot, ce ruminant peut peser jusqu’à 400 kg. Muni de larges cornes, aplaties et jointives sur le frontal, recourbées vers le bas, d’une bosse sur le dos et d’une longue toison laineuse, il donne une apparence massive et agressive.
Alimentation : il se nourrit de plantes des vallées humides (carex) et d’arbustes.
Date d'appartition et de disparition : une forme proche est connue il y a plus de 1 million d'années en Espagne et en Italie. Le bœuf musqué est signalé dans certains sites au début du Pléistocène moyen. Non disparu.
Répartition géographique : actuellement, il vit en Alaska, Canada, et Groenland. Des introductions récentes ont été faites en Scandinavie et en Sibérie.
Habitat / comportement : il vit dans la toundra arctique, en troupeaux de plusieurs dizaines de têtes l’hiver et de moins de 10 au printemps. Les mâles sont très agressifs et en cas d’attaques le troupeau forme un cercle, protégeant les jeunes en son centre.
Descendant / parent proche : il existe encore de nos jours.
Comment le sait-on ? il a été signalé dans quelques dizaines de gisements d’Eurasie. Dans la Vallée Vézère, de rares vestiges furent découverts, à l’Aurignacien ancien ( - 32 000 ans environ) et au Solutréen supérieur (il y a 20 000 ans). Quelques rares représentations artistiques sont connues.
Nom commun : Bouquetin des Alpes
Nom latin : Capra hircus ibex, Linné 1758
Famille : Bovidés (sous famille des Caprinés)
Description physique : Il a l'allure d'une chèvre. Pouvant mesurer jusqu’à 90 cm de hauteur au garrot et peser 100 kg , il porte des cornes recourbées vers l’arrière, pouvant atteindre 1 m de long : ces dimensions sont celles de grands mâles, les femelles étant nettement plus petites.
Alimentation : Il se nourrit de graminées, genévriers, chardons, lichens. Il boit très peu.
Date d'appartition et de disparition : connue en Europe depuis environ 150 000 ans, l’espèce a failli disparaître au 19ème siècle, avant d’être sauvegardée.
Répartition géographique : Alpes, et plus anciennement le Massif Central. Durant le Paléolithique, le bouquetin des Alpes a fréquenté le Sud-Ouest, particulièrement le Périgord, probablement chassé de son biotope par la descente des glaciers.
Habitat / comportement : animal diurne, il affectionne les terrains rocheux, à des altitudes autour de 3000 mètres, descendant plus bas à cause de la neige en automne et hiver.
Descendant / parent proche : d’autres espèces de bouquetins existent en Espagne, en Sibérie, dans le Caucase, en Nubie. Un autre capriné proche du bouquetin, la chèvre égagre, est à l’origine des chèvres domestiques.
Comment le sait-on ? Le bouquetin des Alpes est fréquemment rencontré dans les sites du Paléolithique moyen et récent, mais en petite quantité. Le bouquetin des Pyrénées se trouve dans des gisements pyrénéens du Paléolithique supérieur. Il existe de nombreuses représentations artistiques, pariétales essentiellement.
Nom commun : Cerf élaphe, cerf rouge, ou cerf commun.
Nom latin : Cervus elaphus, Linné 1758
Famille : Cervidés
Description physique : jusqu’à 1m 50 de hauteur au garrot et 400 kgs pour les grands mâles ( parmi les différentes sous-espèces, la plus grande actuelle est le Wapiti d’Amérique du Nord). Le mâle porte des ramures en forme de branches qui peuvent mesurer jusqu’à 1m 60 : chaque printemps, les bois tombent pour repousser avec un ou plusieurs andouillers supplémentaires.
Alimentation : herbivore ruminant, il consomme feuilles, écorces, jeunes pousses, bourgeons, fruits durs, graminées, etc….Son alimentation varie au gré des saisons.
Date d'appartition et de disparition : si le genre Cervus apparaît il y a quelque 2 millions d’années, le cerf élaphe n’est attesté que depuis environ 500 000 ans. Il vit encore de nos jours.
Répartition géographique : Eurasie et Amérique du Nord
Habitat / comportement : le cerf occupe actuellement les forêts de feuillus et de résineux, en plaine et en montagne de basse altitude. La nuit, il fréquente des zones plus ouvertes. Durant le Paléolithique, si sa fréquence est plus importante lors des phases tempérées, il reste cependant présent en périodes plus rigoureuses. Les femelles et les jeunes vivent en hardes, les mâles se regroupent au printemps et à l’été, avant de se séparer et se rapprocher des femelles.
Descendant / parent proche : Il existe encore sous de nombreuses formes.
Comment le sait-on ? la connaissance des cerfs actuels apporte beaucoup d’informations aux interprétations que l’on peut attribuer aux cerfs fossiles. Ses ossements sont fréquents dans les sites archéologiques et naturels, et certaines de ses représentations artistiques paléolithiques sont renommées, comme à Lascaux. Ses canines supérieures, appelées craches, ont souvent été perforées et décorées, utilisées en pendeloques, au Paléolithique supérieur.
Nom commun : Chamois
Nom latin: Rupicapra rupicapra, Linné 1758
Famille : Bovidés (sous famille des Caprinés).
Description physique : d’une hauteur au garrot d’environ 70 cm et d’un poids variant de 30 à 50 kg, le chamois porte des cornes minces, rapprochées et recourbées vers l’arrière en leur sommet.
Alimentation : il se nourrit de graminées, fleurs, légumineuses, génévrier.
Date d'appartition et de disparition : il apparaît en Europe occidentale vers la fin du Pléistocène moyen. Non disparu.
Répartition géographique : il vit actuellement dans les régions montagneuses d’Europe et D’Asie mineure. Durant le Paléolithique, il a occupé des régions beaucoup plus basses, tel le Périgord, chassé probablement de son biotope d’origine par les glaciers descendant plus bas.
Habitat / comportement : il vit sur les pentes rocheuses de moyenne montagne. Les chamois se regroupent en petites hardes, à l’exception des vieux mâles solitaires.
Descendant / parent proche : il vit encore actuellement, ainsi qu’une forme proche : l’Isard, dans les Pyrénées et l’Espagne cantabrique.
Comment le sait-on ? il est assez fréquent dans les gisements paléolithiques du Périgord durant les périodes rigoureuses, mais toujours en petite quantité. Il existe quelques représentations en art mobilier et en art pariétal.
Nom commun : Cheval
Nom latin : Equus caballus, Linné 1758
Famille : Equidés
Description physique : entre 1m 30 et 1m 80 de hauteur au garrot, selon les périodes : au cours du Paléolithique, les chevaux ont eu tendance à voir leur taille diminuer pour ne guère dépasser 1m 30 à 1m 40, pour un poids d’environ 300 kg, au Magdalénien. Ceux-ci devaient être morphologiquement proches du Cheval de Przewalski, dernier cheval sauvage vivant actuellement.
Alimentation : herbivore consommant les herbes et plantes des steppes et des grandes plaines.
Date d'appartition et de disparition : le premier cheval apparaît en Amérique du Nord il y a environ 3,5 millions d’années : depuis de nombreuses espèces et sous-espèces se sont succédé, les plus anciens d’Eurasie datant d’environ 2 millions d'années, les chevaux dits « caballins », proches des actuels en particulier par la denture, existent depuis près de 500 000 ans. Il existe encore à travers une forme sauvage et de nombreuses variétés domestiques.
Répartition géographique : à partir de sa souche américaine, le cheval va passer le détroit de Behring pour coloniser toute l’Eurasie et l’Afrique du Nord.
Habitat / comportement : les chevaux paléolithiques devaient vivre en petits groupes ou en troupeaux, leur meilleure défense en milieu ouvert face aux prédateurs devant être leur rapidité à la course. Le cheval ne sera domestiqué que tardivement au Néolithique, après les porcins, bovins, et ovins.
Descendant / parent proche : le seul descendant sauvage actuel est le Cheval de Przewalski. Le Tarpan , disparu au 19ème siècle, perdure en captivité. Tous les chevaux domestiques de la planète, répartis en de multiples races, sont naturellement aussi des descendants des chevaux préhistoriques. D’autres équidés, donc parents proches, existent encore comme les ânes sauvages, les hémiones, et les zèbres.
Comment le sait-on ? Le cheval est présent de façon quasi continue dans les sites archéologiques et naturels du Paléolithique, il fut par ailleurs abondamment représenté en art pariétal et mobilier. Ses descendants actuels donnent des informations sur son écologie et son mode de vie.
Nom commun : Mammouth laineux
Nom latin : Mammuthus primigenius, Blumenbach 1799
Famille : Eléphantidés
Description physique : le mammouth laineux n’était pas plus grand qu’un éléphant d’Asie, maximum 3 m au garrot, pesait de 4 à 6 tonnes. Ses défenses, en spirale vers l’extérieur, pouvaient atteindre jusqu’à 4 m de long. Son adaptation au froid se traduit par une toison laineuse épaisse constituée de poils courts et de poils longs (jusqu’à 1m ), une forte couche de graisse et de peau, de petites oreilles et l’existence d’un clapet anal.
Alimentation : il mangeait jusqu’à 300 kg de graminées, de plantes herbacées, de buissons, de rameaux.
Date d'appartition et de disparition : le mammouth laineux est le dernier d’une lignée de 5 espèces débutant en Europe à la fin du Tertiaire. Il apparaît en Eurasie il y a environ 150 000 ans pour disparaître il y a environ 12 000 ans, à l’exception d’une île au nord-est de la Sibérie, l’île Wrangel, où des individus nains, datés de
4 000 ans ont été retrouvés.
Répartition géographique : il a occupé une grande partie de l’Eurasie ; des formes se sont également développé en Amérique du Nord.
Habitat / comportement : il vivait en grands troupeaux, essentiellement dans les grandes steppes herbeuses au sud des glaciers continentaux et pouvait fréquenter des zones boisées, avec bouleaux et conifères.
Descendant / parent proche : le mammouth a disparu sans descendance. Les éléphants actuels d’Afrique et d’Asie appartiennent à la même famille (Elephantidés).
Comment le sait-on ? le mammouth est sûrement une des espèces disparues les mieux connues en raison des cadavres entiers congelés retrouvés dans le sol gelé sibérien, livrant des animaux entiers, avec leur fourrure et même le contenu de leur estomac. Par ailleurs, ses ossements se retrouvent en grand nombre dans des cabanes paléolithiques d’Ukraine, et dans différents sites archéologiques et paléontologiques d’Europe. L’ivoire de ses défenses a fréquemment été utilisé dans la fabrication d’objets usuels : armes, outils, parures, art. Il a également été abondamment le sujet de représentations artistiques, mobilières et pariétales.
Nom commun : Renne, Caribou en Amérique du Nord
Nom latin : Rangifer tarandus, Linné 1758
Famille : Cervidés
Description physique : chez les sous-espèces actuelles, le poids et la taille sont très variables,autour de 200 kg et de 1,20 m de hauteur au garrot pour les plus gros mâles. Adapté au froid, le renne porte une épaisse fourrure. Il est muni de sabots très larges facilitant les déplacements sur la neige. Il est le seul cervidé dont la femelle porte aussi des ramures.
Alimentation : Il se nourrit de lichens l’hiver, de feuilles de bouleaux et de saules nains, de graminées.
Date d'appartition et de disparition : Il apparaît vers – 600 000 ans en Europe. Il vit encore de nos jours.
Répartition géographique : Nord de l’Eurasie (Scandinavie, Sibérie), Amérique du Nord (Canada, Alaska), Groënland.
Habitat / comportement : Le renne est un herbivore adapté à la neige qu’il soulève pour se nourrir de lichens. Il peut effectuer des migrations de plusieurs milliers de kilomètres. Il est domestiqué en Eurasie.
Descendant / parent proche : Rennes actuels : renne de toundra, renne de forêt, caribou.
Comment le sait-on ? Les connaissances sur le renne préhistorique sont facilitées par la comparaison avec les rennes actuels et par le grand nombre de squelettes retrouvés : il a longtemps été l’animal le plus chassé par les hommes du Paléolithique supérieur.
Nom commun : Ours des cavernes
Nom latin : Ursus spelaeus, Rosenmüller et Heinroth 1794
Famille : Ursidés
Description physique : de dimensions variables selon les populations : les plus grands mâles pouvaient atteindre 1m 20 de hauteur au garrot, 3m de longueur, et peser jusqu’à 800 kg. Il se caractérise, entre autres, par des membres postérieurs nettement plus courts que les antérieurs, lui donnant un profil surbaissé.
Alimentation : elle est très variée, mais essentiellement végétarienne. Il était probablement le plus végétarien des carnivores, comme l’atteste sa denture adaptée au broiement des végétaux.
Date d'appartition et de disparition : dernier maillon d’une lignée évolutive, son ancêtre étant Ursus deningeri, apparu il y a environ 1 million d’années, l’ours des cavernes a vécu entre – 150 000 et – 12 000 ans environ, selon les endroits.
Répartition géographique : c’est une espèce exclusivement européenne.
Habitat / comportement : cet imposant animal se mettait à l’abri dans des grottes pour hiverner où l’on retrouve, loin des entrées, des bauges creusées pour dormir et faire naître les petits, des griffades et des polis dus aux frottements contre les parois.
Descendant / parent proche : l’ours des cavernes est sans descendance. Ses plus proches parents sont les ours bruns.
Comment le sait-on ? cette espèce est très bien connue grâce aux milliers de squelettes retrouvés dans les grottes où les animaux mourraient, principalement les femelles et les oursons, pendant l’hiver.
Nom commun : Loup
Nom latin : Canis lupus, Linné 1758
Famille : Canidés
Description physique : la morphologie du loup du Paléolithique est très proche de celle du loup gris actuel, que tout le monde connaît.
Sa denture est puissante et majoritairement sécodonte (tranchante).
Alimentation : le loup possède un régime alimentaire presque exclusivement carnassier, se nourrissant d’animaux vivants, sans négliger les charognes si nécessaire. Ses proies peuvent être de taille beaucoup plus grande que la sienne ( ex : bisons, élans, ….)
Date d’apparition et de disparition : les premiers canidés apparaissent au Miocène. Au début du Quaternaire récent, Canis etruscus puis Canis mosbachensis, vers – 900 000 ans, sont les formes ancestrales du loup, dont l’espèce est connue depuis environ 400 000 ans et perdure encore de nos jours.
Répartition géographique : ubiquiste, le loup s’adapte à tous les milieux. Pour preuve, sa présence actuelle qui s’étend, selon les sous-espèces, sur la quasi totalité de l’hémisphère nord. Il est probable que sa répartition fut également très étendue durant le Paléolithique.
Habitat/Comportement : Doté d’une forte organisation sociale, les loups vivent en meutes, chacune étant sous l’autorité d’un couple dominant. Occupant des territoires pouvant atteindre 1000 km², la chasse en groupes leur permet de s’attaquer à des animaux beaucoup plus puissants qu’eux.
Ils occupent parfois des tanières, particulièrement lors de la mise bas.
Descendant, Parent proche : l’espèce existe encore et est probablement à l’origine des premiers chiens ( dont les plus anciens sont datés de 14 000 ans en Allemagne).
Comment le sait-on ? les loups fossiles sont connus grâce à leurs ossements, retrouvés dans divers sites naturels et, plus rarement, dans des sites archéologiques. Les Hommes du Paléolithique récent ont parfois utilisé leurs canines pour les transformer en pendeloques.
Nom commun : Renard commun ou Renard roux
Nom latin : Vulpes vulpes
Famille : Canidés
Description physique : petit canidé ( environ 40 cm de hauteur au garrot) à museau allongé, aux oreilles droites et aux membres graciles. Comme le Loup, il possède une denture majoritairement sécodonte, et ses canines sont plus effilées. Son pelage, généralement roux, et sa queue sont épais.
Alimentation : essentiellement carnassier ( rongeurs, petits herbivores, …) il se nourrit également, à l’occasion, de baies et de glands.
Date d’apparition et de disparition : si une forme ancestrale proche est connue depuis quelque 5 à 600.000 ans, la forme actuelle apparaît il y a environ 300.000 ans.
Répartition géographique : actuellement, il occupe la majeure de l’hémisphère nord, mais également l’Australie. Durant la Préhistoire, il a été retrouvé dans de nombreux gisements européens.
Habitat/Comportement : le renard commun s’adapte à différents types d’habitats mais a une prédilection pour les régions boisées. On le trouve cependant associé au Paléolithique à des faunes d’ environnements rigoureux.
Il a des mœurs troglophiles et creuse des terriers.
Descendant, Parent proche : le renard commune existe encore.
Comment le sait-on ? le mode de vie des renards actuels permet de supposer celui des renards fossiles. Ceux ci sont assez fréquents dans les sites naturels et archéologiques. Ils ont été exploités au moins pour leur fourrure et leurs canines , souvent rencontrées parmi les éléments de parures, transformées en pendeloques.
Nom commun : Renard polaire ou Renard bleu ou Isatis.
Nom latin : Alopex lagopus, Linné 1758
Famille : Canidés
Description physique : Il est de taille plus petite que le renard commun, dont il se distingue également par un museau plus court, de légères variantes dentaires (principalement au niveau des molaires) et des os longs plus graciles. Il est doté d’une fourrure épaisse (dont la couleur varie du blanc en hiver au brun en été en passant par le gris) et d’une queue très touffue.
Alimentation : Il se nourrit de petits mammifères (principalement des lemmings), de poissons, d’oiseaux, d’œufs, ainsi que de baies. Il est également charognard à l’occasion.
Date d’apparition et de disparition : Un ancêtre probable, Vulpes praeglacialis, est connu depuis 900.000 ans. Alopex lagopus daterait d’au moins 300.000 ans et perdure encore actuellement.
Répartition géographique : Actuellement dans les régions circumpolaires de l’hémisphère nord, les glaciations du Quaternaire l’ont amené à fréquenter des territoires aux latitudes plus méridionales, dont la France.
Habitat/Comportement : Comme son descendant actuel, la forme fossile occupait prioritairement la toundra et son comportement devait être identique.
Descendant, Parent proche : Espèce existant encore.
Comment le sait-on ? ses ossements fossiles furent retrouvés dans plusieurs gisements européens.
Nom commun : Lion des cavernes.
Nom latin : Panthera (Leo) spelaea, Goldfuss 1810.
Famille : Félidés
Description physique : félin physiquement proche du lion actuel, il pouvait mesurer jusqu’à 1m 20 de hauteur au garrot pour une longueur maximale de 2m50. L’existence d’une crinière chez le mâle n’est pas attestée.
Alimentation : apparemment non charognard, il se nourrissait (exclusivement ?) de chair fraîche.
Date d’apparition et de disparition : d’abord connu sous sa forme ancestrale, Panthera (Leo) mosbachensis, depuis quelque 500000 ans, il disparait d’Europe il y a environ 10000 ans.
Répartition géographique : il semble avoir peuplé toute l’Eurasie au nord du 40ème parallèle, alors qu’une forme très proche, Panthera (Leo) atrox, occupait l’Amérique du Nord.
Habitat/Comportement : contrairement au lion actuel, il fréquentait les abris et les grottes, comme son nom l’indique.
Descendant, Parent proche : son plus proche parent est le lion actuel.
Comment le sait-on ? bien que peu fréquent, le Lion des cavernes est le félin le plus rencontré durant le Quaternaire, soit dans des sites archéologiques, soit dans des sites naturels. Il a parfois été représenté, en art mobilier ou pariétal (ex : grotte Chauvet).
Nom commun : Lièvre variable
Nom latin : Lepus timidus, Linné 1758
Famille : Léporidés
Description physique : mesurant jusqu’à 60 cm de longueur et pesant de 2 à 6 kgs, son pelage est brun du printemps à l’automne et devient blanc lors de la période hivernale. Comparativement au lièvre européen, son corps est plus trapu, ses oreilles plus courtes et ses pattes postérieures proportionnellement plus longues par rapport aux antérieures.
Alimentation : se nourrit principalement de graines, baies, herbes, pousses et brindilles.
Date d’apparition et de disparition : apparaît au début du Pléistocène moyen, vers – 700.000 ans. Il est connu dans le sud-ouest de la France dès 550.000 ans.
Répartition géographique : vit actuellement dans les Alpes, en Ecosse et Irlande, en Scandinavie, en Pologne et Russie, et également au Japon et en Mandchourie.
Habitat/Comportement : le lièvre variable peut vivre en forêts et sous-bois, mais aussi en zones rocheuses. On note également sa présence en toundra. Il habite rarement dans des terriers, mais gîte plutôt dans des dépressions ou des broussailles.
Descendant, Parent proche : le lièvre variable actuel est identique à son ancêtre pleistocène.
Comment le sait-on ? tout comme le lapin et le lièvre européen, sa présence est assez fréquente dans les sites préhistoriques, parfois en grand nombre. Si son origine peut être naturelle, elle peut également être anthropique, car sa chasse et sa consommation sont attestés dans certains habitats paléolithiques.
Nom commun : Lagopède des saules, Lagopède des Alpes
Nom latin : Lagopus lagopus, Lagopus mutus
Famille : Tetraonidés
Description physique : de la taille d’un gros pigeon, les lagopèdes ont plutôt la physionomie d’un faisan. Ils présentent une excroissance charnue (appelée « caroncule ») rouge au dessus des yeux et des doigts emplumés. Les deux espèces changent de plumage trois fois dans l’année.
Alimentation : Leur nourriture principale consiste en graines, baies, bourgeons, feuilles, tiges, insectes,…
Date d’apparition et de disparition : le genre Lagopus est connu depuis quelque 2 millions d’années (site de Pologne)
Répartition géographique : occupant actuellement toute l’Eurasie et l’Amérique du Nord, les lagopèdes sont connus dans de nombreux sites paléolithiques européens.
Habitat/Comportement : si le Lagopède des saules habite la toundra et les forêts de basse altitude, le Lagopède des Alpes préfère les habitats rocheux des massifs montagneux. En bandes l’hiver, les deux espèces adoptent le même comportement : à partir du printemps les mâles occupent et défendent chacun un territoire et se mettent en quête d’une femelle pour la période de reproduction. La ponte, la couvaison et l’éclosion s’étalent de la mi-mai à la mi-juillet.
Descendant, Parent proche : les deux espèces de lagopèdes existent encore, identiques aux formes fossiles, à l’exception d’un taille parfois supérieure pour ces dernières.
Comment le sait-on ? les lagopèdes sont connus dans de nombreux sites paléolohiques européens.
Nom commun : Chouette harfang ou Harfang des neiges.
Nom latin : Nyctea scandiaca, Linné 1758 (Bubo scandiacus est maintenant le nom utilisé ).
Famille : Strigidés
Description physique : rapace de grande taille (pouvant atteindre 1m 80 d’envergure) dont la femelle est plus grande que le mâle. Le plumage est blanc rayé de marron chez la femelle et blanc avec des taches brunes chez le mâle. Le bec et les serres sont noirs.
Alimentation : majoritairement des petits rongeurs, mais s’attaque aussi à des proies plus importantes (lagopèdes, lièvres, ….)
Date d’apparition et de disparition : sa présence est connue depuis 600.000 ans (site du sud de la France) jusqu’à maintenant.
Répartition géographique : Vivant actuellement dans la zone arctique de l’hémisphère nord, la chouette harfang migre l’hiver jusqu’à environ 60° de latitude nord, voire exceptionnellement plus au sud. La rigueur des conditions climatiques du Paléolithique explique sa fréquence dans certains gisements d’Europe occidentale.
Habitat/Comportement : son habitat de prédilection est la toundra. C’est un rapace nocturne qui chasse également le jour.
Descendant, Parent proche : existe encore de nos jours.
Comment le sait-on ? certains sites préhistoriques, soit naturels, soit archéologiques contiennent de nombreux vestiges de Harfang. L’accumulation d’os des ailes dans des niveaux d’occupation humaine du Paléolithique supérieur a laissé supposer une activité axée autour de la récupération des plumes.
Nom commun : Mégacéros
Nom latin : Megaloceros giganteus
Famille : Cervidés
Description physique : cervidé géant dont le mâle portait des ramures palmées pouvant atteindre 3,50 mètres d’envergure et pesait 40 Kg. Il mesurait au garrot entre 180 cm et 200 cm et pesait 450 Kg pour les femelles et 600Kg pour les mâles.
Alimentation : herbes, feuillages, branches, écorces.
Environnement : forêts européennes, climat plutôt humide et tempéré, modérément froid avec environnement ouvert et forêts peu denses.
Dates d’apparition et de disparition : présent dès le Pléistocène moyen, il y a environ 700 000 ans. Il disparait au début de l’holocène, il y a environ 10 000 ans.
Répartition géographique : Europe de l’Ouest jusqu’à la Chine. Mais aussi en Afrique du Nord et Moyen-Orient.
Habitat et comportement : il pouvait supporter des températures assez basses mais il affectionnait particulièrement les climats humides et les forêts claires car l’envergure de ses bois ne lui permettait pas de pénétrer dans les forêts plus épaisses.
Descendant, proche parent : le Mégaceros est proche du daim actuel.
Comment le sait-on ? Des individus entiers ont été retrouvés dans les tourbières d’Irlande. Pendant longtemps on a cru à tort qu’il était originaire de cette région.
Nom commun : Glouton
Nom latin : Gulo gulo
Famille : Mustelidés
Description physique : taille au garrot entre 65 cm et 110 cm, poids entre 9 et 25 Kg, pelage de couleur chocolat plus sombre sur le dos, tête ornée d’un masque facial, mâchoires puissantes, oreilles petites et queue touffue, pattes courtes et trapues, griffes longues semi rétractiles pour creuser et grimper aux arbres. Sa fourrure très isolante est composée de deux sortes de poils. La bourre en dessous et une couche supérieure de poils hydrofuges.
Alimentation : charognard, chasseur opportuniste mange des baies, rongeurs, œufs et reptiles.
Dates d’apparition et de disparition : au Pliocène, Plesiogulo est certainement l’ancêtre des formes qu’on retrouve par la suite qui apparaissent au Pléistocène moyen et jusqu’à la fin du Pléistocène supérieur en Europe et en France. Gulo gulo spelaeus, le glouton des cavernes que croisaient les chasseurs du Paléolithique est de stature plus forte que l’actuel.
Répartition géographique : taïgas et toundras d’Amérique du Nord et d’Eurasie
Habitat et comportement : sa présence est toujours liée à la proximité de forêts mixtes de conifères et de feuillus mésothermophiles. Au Pléistocène, sa présence est liée à un climat très froid.
Descendant/proche parent : Le Gulo gulo européen actuel dérive du Glouton des cavernes. La forme européenne est différente de son homologue Américain.
Comment le sait-on ? Il a été rarement représenté au Paléolithique, mais on a en a notamment un exemple en art mobilier, avec le bâton percé gravé d'un glouton du site de la Madeleine.
Nom commun : Bœuf musqué
Nom latin : Ovibos moschatus
Famille : Caprinés
Description physique : pelage extraordinairement épais et laineux. Il porte une bosse accentuée au garrot. Des cornes qui se touchent au milieu du crâne descendent latéralement à la tête et se tordent vers le haut.
Alimentation : prairies herbeuses et plantes des vallées humides (Carex et arbustes).
Dates d’apparition et de disparition : le bœuf musqué fait son apparition au Nord de l’Europe il y a environ 500 000 ans. On le trouve en vallée de la Vézère durant l’Aurignacien (32 000 ans) et au Solutréen (20 000 ans) Mais il s’agit de l’espèce d’Ovibos pallantis, disparue depuis la fin du Pléistocéne. L’Ovibos moschatus est une espèce strictement américaine qui existe toujours.
Répartition géographique : au Nord de l’Amérique, au Groenland. Il a été introduit récemment au Spitzberg et en Norvège.
Habitat et comportement : en cas de danger le troupeau forme un cercle autour des jeunes et des femelles plus fragiles.
Descendant, proche parent : Praevibos priscus est un cousin et non un ancêtre des Ovibos moschatus et Ovibos pallantis. Il apparait il y a 1 Million d’années en Sibérie et jusqu’en Europe Occidentale.
Comment le sait-on ? dans l’art pariétal ou mobilier on le trouve peu, mais il est facile de se méprendre et de le confondre avec le bison.
Ces aquarelles animalières sont l'oeuvre de l'artiste Feldrik Rivat qui a travaillé pendant plusieurs années sur des chantiers d'archéologie préventive en qualité de préhistorien.