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Les auteurs
Portait d'Edouard Lartet  - Source :  L'homme primitif / Louis Figuier, 1876. Bib. numérique PIPÉdouard Armand Isidore Hippolyte LARTET
Saint-Guiraud (Gers), 15 avril 1801 — Seissan (Gers), 28 janvier 1871.

Issu d’une famille appartenant à la magistrature et au barreau, Edouard Lartet s’oriente par tradition vers une carrière d’avocat. Il obtient sa licence en 1829 à la faculté de droit de Toulouse, puis séjourne quelque temps à Paris pour parfaire sa formation. Au cours de ce séjour, son goût pour les sciences le pousse à suivre les cours d’histoire naturelle du Collège de France. Peu après son retour dans le Midi, la découverte du riche gisement paléontologique de Sansan (Gers) détourne définitivement Edouard Lartet du droit pour l’orienter vers la pratique des sciences naturelles. Les recherches d’Edouard Lartet dans les terrains tertiaires de Sansan font l’objet d’une première note publiée en 1835 dans le Bulletin de la Société géologique de France. L’auteur est alors chargé par le Ministère de l’Instruction publique et l’Académie des sciences de pratiquer des fouilles systématiques en vue d’enrichir les collections du Muséum national d’histoire naturelle.

Cette mission apporte bientôt une découverte qui intervient à point nommé au moment où la question de l’ancienneté géologique de l’homme agite les milieux scientifiques. Lartet met au jour les restes d’un singe fossile qu’il baptise “ Pliopithèque ” et qui prouve que la branche des primates est présente sur terre dès l’ère tertiaire. Cette découverte plaide ainsi en faveur de l’ancienneté de l’homme (qui est également un primate), question à laquelle Edouard Lartet se consacre à partir de 1860.

Edouard Lartet fouille la grotte d’Aurignac (Haute-Garonne) et propose l’année suivante une classification paléontologique. Celle-ci se fonde sur l’étude stratigraphique et définit quatre époques en fonction des faunes que l’homme a côtoyées. A partir de 1863, il s’associe avec Henry Christy et explore les principaux gisements de la vallée de la Vézère : grotte des Eyzies, Gorge-d’Enfer, Laugerie-Haute, Laugerie-Basse, La Madeleine, Le Moustier, Le Pech-de-l’Azé. Ces travaux donnent lieu à diverses notes dans des revues scientifiques ; ils constituent également les matériaux des Reliquiae Aquitanicae.

Les travaux d’Edouard Lartet ne se sont pas limités au Gers et à la Dordogne. Entretenant des relations suivies avec de nombreux savants européens, il s’est également intéressé à la préhistoire de l’Espagne et a eu, d’autre part, l’occasion de travailler à Hallstatt (station de l’âge du fer située en Autriche) en collaboration avec John Lubbock, John Evans (1823-1908) et Augustus Wollaston Franks (1826-1897) du British Museum.

En 1869, Edouard Lartet est nommé professeur de paléontologie au Muséum national d’Histoire naturelle.
Des problèmes de santé l’empêchent toutefois d’assurer sa charge et le contraignent à se retirer dans la propriété familiale de Seissan, où il finira ses jours.

 

cHHenry Christy ( aquarelle ) - Source : British Museum. Londres. Henry CHRISTY
1810-1865

Cet ethnologue et archéologue anglais, fils d’industriels, abandonne la banque la quarantaine venue pour se consacrer à la recherche. Grand voyageur, il réunit une collection ethnologique remarquable, puis se tourne vers l’archéologie préhistorique qui vient de naître, en 1848, avec la reconnaissance des travaux de Boucher de Perthes.

C’est avec son ami Édouard Lartet qu’il explore à partir de 1863 les gisements paléolithiques de la vallée de la Vézère. Les premiers résultats de ces fouilles, auxquelles il consacre généreusement temps et argent, paraissent en France dans les Comptes Rendus (29 février 1864) puis, en Angleterre, dans les Transactions of the Ethnological Society of London (21 juin 1864). En 1865, alors qu’il fouille en Belgique le gisement de La Palisse, il contracte une pneumonie qui l’emporte le 4 mai 1865. La publication complète de ses recherches sur les grottes de la Dordogne, les Reliquiæ Aquitanicæ, being contributions to the Archaeology and Paleontology of Perigord and the adjacent provinces of Southern France, paraîtra en anglais, sous forme de fascicules, de 1865 à 1875, grâce au financement qu’il avait arrêté dans ses dernières volontés.

Toute sa vie, Henry Christy aura généreusement consacré son énergie et ses ressources à soulager les malheureux, particulièrement lors de la famine de 1847 en Irlande. Le British Museum accueillera en 1884 la magnifique collection qu’il avait léguée à la nation britannique.