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 Il y a 20 000 ans,la vallée de la Vézère, comme toutes les régions des moyennes et hautes latitudes du globe, connaît un climat particulièrement froid et aride.

La vallée il y a 20 000 ans. Ill. M. AntonLes températures moyennes annuelles sont inférieures de 13 à 19°C par rapport aux températures actuelles. Les précipitations sont également beaucoup moins abondantes qu'actuellement mais, comme le sous-sol est gelé en permanence (pergélisol), l'eau a tendance à stagner en surface et des zones marécageuses se forment au cours de la belle saison. Les conditions climatiques sont encore plus rudes au nord du continent eurasiatique qui est alors occupé par un énorme inlandsis bordé par un désert froid. Elles ont obligé les hommes paléolithiques et la plupart des espèces animales des zones septentrionales à se replier vers le sud et, notamment, dans ce cul-de-sac de l'Europe qu'est l'Aquitaine. Ceci explique en grande partie la relative permanence des occupations humaines dans la vallée de la Vézère.

Un climat froid et aride
Le froid est suffisamment important pour avoir permis l'installation d'un pergélisol. Un Pergélisol est un sol gelé en permanence en profondeur. Seule sa partie supérieure dégèle au cours de l'été. Actuellement, on trouve des pergélisols dans les régions les plus froides du globe comme la Sibérie ou le nord du Canada, lorsque la température moyenne annuelle est inférieure à - 5 / - 6°C.

L'aridité se traduit notamment par des phénomènes de déflation : le vent entraîne des sables, des limons ou des argiles arrachées aux zones dénudées pour les déposer plus loin. En Périgord, ces phénomènes n'ont cependant jamais été aussi importants que ceux qui se sont manifestés dans le nord de la France, en Europe centrale ou en Chine. Dans ces régions, des dizaines de mètres de sédiments très fins et homogènes se sont accumulés ! On les appelle des lœss. Le lœss est une roche meuble formée principalement de limons (particules de taille inférieure à 50 microns) d'origine éolienne (c'est-à-dire ayant été transportés par le vent).

La Vézère et ses chenaux. Ill. PIPDes cours d'eau à chenaux
Le fond des grandes vallées, comme celles de la Dordogne et de la Vézère, est occupé par des cours d'eau à chenaux d'écoulement multiples, ou rivières à chenaux tressés*. Ces cours d'eau véhiculent une importante charge sédimentaire, appelée alluvions*, au cours d'épisodes de crue brefs mais violents. Voici une rivière à chenaux tressés  : L’eau circule entre de petits îlots de galets, de graviers et de sable. Les alluvions sont les galets, les graviers et les sédiments fins (sables, limons, argiles) transportés par la rivière. Les alluvions ont tendance à s'accumuler pour former une nappe continue dans le fond des vallées. Ces rivières ont un régime d'écoulement particulier, de type spasmodique : de brèves périodes de crues alternent avec de longues périodes de basses eaux au cours desquelles les écoulements sont réduits à l'état de petits ruisseaux ou de rigoles qui serpentent au milieu des alluvions.

Les crues sont généralement violentes et transportent beaucoup d’alluvions : des blocs énormes sont même susceptibles d'être entraînés ! Elles se produisent au printemps ou au début de l'été, lors de la fonte des glaces et de la neige qui se sont accumulées au cours de l'hiver. Les périodes de basses eaux s'étalent du plein été au début du printemps.

 Ue sédimentation très active
Dans les vallées secondaires, appelées vallons, les écoulements n'ont plus lieu à cause de l'aridité. Le fond de ces vallons est généralement occupé par des dépôts constitués de fragments de roche, de sables et d'argiles en provenance des versants voisins. Sur les versants, dans les abris-sous-roche et les entrées de grottes, la sédimentation est très active. La sédimentation  est l'ensemble des mécanismes qui occasionnent une accumulation de particules, de fragments rocheux ou d'éléments d'origine chimique (par exemple des phosphates, des sels variés, de la calcite, etc).

Les roches à l'affleurement éclatent et se fragmentent sous l'effet du gel. Des cailloux, des sables et des argiles sont ainsi libérés. Ces produits, de même que les sédiments meubles pré-existants, sont repris et étalés sous l'action de mécanismes variés, comme par exemple les coulées boueuses et le ruissellement. 

 

 Les activités humaines 

Le contexte climatique et géologique a favorisé les activités humaine. Ill : PIPUn tel contexte a probablement favorisé les activités humaines. En effet, mises à part les brèves périodes de crue, les rivières n'empêchent pas la circulation humaine et animale. Au contraire, l'Homme préhistorique peut y trouver tous les éléments de base qui conditionnent sa vie : de l’eau douce, des matières premières faciles à collecter dans les alluvions, des silex par exemple, de la nourriture (poissons, animaux divers qui viennent boire et qui utilisent les vallées comme couloirs de circulation), des bois flottés pour faire du feu ou qui peuvent servir à la construction de cabanes ou à la fabrication de hampes de projectile.

La faune et la flore

Dans ce paysage évoluent rennes, chevaux, bisons, bouquetins , chamois, antilopes saîga, boeuf musqué : une faune adaptée aux climats très froids. Egalement présents, L'Ours des cavernes, le Mégacéros, le Mammouth  et le Rhinocéros laineux n'ont pas survécu à la dernière glaciation. 

Pour en savoir plus, consultez le dossier consacré aux animaux de la préhistoire.

La flore de climat froid correspondant à la période du dernier maximum glaciaire est pauvre, rase et formée surtout de graminées et de chicorées.

Pour en savoir plus, consultez le dossier consacré à la flore des temps glaciaires.