Le site du Rozel est un ensemble exceptionnel qui outre des vestiges remarquables (foyers, silex, ossements) a livré plusieurs centaines d’empreintes, notamment des empreintes de pied ainsi que plusieurs empreintes de main, exemple unique parmi les sites fréquentés par les Néandertaliens. La conservation de telles empreintes s’avère très exceptionnelle dans les sites de plein air et nécessite des techniques de protection et de fouilles appropriées. L’exposition Empreintes, instantanés de vie, présente des moulages et un film sur ce site rare.
Un site néandertalien unique
Révélé par l’érosion littorale à la fin des années 1960, le site du Rozel conserve un ensemble de niveaux d’occupations néandertaliens incorporés à un massif dunaire du début du Dernier Glaciaire, piégé dans une crique au pied d’une falaise de schiste qui constitue le Cap du Pou.
La topographie des lieux a favorisé ces implantations récurrentes, en exposition sud, à l’abri des vents dominants derrière un cordon dunaire. En atteste le retour périodique de groupes humains dont les témoins d’occupation présentent un état de conservation exceptionnel, notamment plusieurs centaines de traces et empreintes humaines et animales retrouvées sur cinq niveaux d’occupation datés autour de 80 000 ans.
Ces sols correspondent à des aires de travaux de boucherie où les Néandertaliens traitaient les carcasses animales (récupération de peau, de viandes, d’abats, de moelle osseuse). Les espèces consommées comportent principalement le cerf, puis le cheval et l’aurochs. Ces animaux étaient soit apportés entier, comme la plupart des cerfs, soit par quartiers. La grande faune, la microfaune, les mollusques et les insectes témoignent d’un environnement tempéré durant ces occupations, ambiance environnementale confirmée par les charbons de bois.
Enfin les Néandertaliens ont confectionné leur outillage en silex et en quartz produisant principalement des éclats Levallois pour les 3 niveaux supérieurs, alors que dans les deux niveaux sous-jacents ils ont produit des lames et des lamelles, comme le fera Homo sapiens au Paléolithique supérieur.
Les conférenciers
Dominique Cliquet est Conservateur en chef du Patrimoine (Direction régionale des Affaires culturelles de Normandie, Caen), docteur en ethnologie préhistorique : sites du Paléolithique moyen du Cotentin, Manche (Paris I). Conservateur au Musée d’Evreux, chargé des collections archéologiques (1982-1998), il exerce depuis 1998 au service régional d’archéologie de Basse-Normandie. Spécialiste de Préhistoire ancienne de Normandie et des Iles anglo-normandes, il est rattaché à l’UMR 6566 (CReAAh, Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire) de l’Université de Rennes, responsable du Projet collectif de recherche « Les premiers Hommes en Normandie » et responsable de la fouille du site du Rozel.
Jérémy Duveau est doctorant en paléoanthropologie au Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (UMR 7194, Histoire Naturelle de l’Homme Préhistorique). Titulaire d’un Master en Paléontologie (Université de Poitiers) et d’un Master en Préhistoire (Muséum national d’Histoire naturelle, Paris), il s’intéresse à la paléobiologie et aux comportements locomoteurs au cours de l’évolution humaine, notamment pour les Néandertaliens. Il est membre de l’équipe scientifique fouillant sur le site du Rozel au sein de laquelle il mène l’étude portant sur les empreintes néandertaliennes.
Informations pratiques
Entrée libre et gratuite sur inscription au 05 53 06 44 96
Pôle d’interprétation de la Préhistoire
30, rue du Moulin 24620 Les Eyzies
05 53 06 06 97 - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.