Expositions virtuelles

Pour tous les curieux de la Préhistoire, néophytes ou amateurs éclairés

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L’histoire des premiers hommes est NOTRE histoire à tous. Tel un détective, grâce aux indices laissés par nos ancêtres (outils, dents, ossements, peintures, empreintes …), l’archéologue reconstitue notre passé.

Ces « histoires d’hommes » commencent en Afrique, appelée aussi « berceau de l’humanité ». Les plus anciennes traces remontent à environ 7 millions d’années (Toumaï au Tchad qui serait très proche, dans le temps, de l’ancêtre que nous partageons avec les chimpanzés). Arrivent ensuite les Australopithèques qui ne font pas tout à fait partie de notre famille mais avec lesquels nous partageons les mêmes ancêtres et la bipédie. L’histoire se déroule en Afrique jusque vers 2 millions d’années, moment où Homo ergaster part à la conquête de nouveaux territoires. A partir de ce moment, les chercheurs ont plusieurs théories pour expliquer le peuplement des continents.

La Dordogne est également une région importante puisqu’on y a trouvé des traces de cette aventure humaine datant de 400 000 ans. Les archéologues ont découvert en particulier les hommes de Néandertal (site de la Ferrassie) qui ont cohabité avec les premiers hommes modernes (nous !) pendant plusieurs milliers d’années vers -35 000 ans. Malheureusement nous savons que peu de choses sur ce qui a pu arriver à ces cousins aujourd’hui disparus il y a environ 30 000 ans. Les fouilles archéologiques permettent de compléter, préciser et modifier, si nécessaire, le fil de cette histoire humaine.

Un jeune australopithèque - Illustration M.O. Nadel

 

 

 

 Les Australopithèques

Nom : Australopithèques (il en existe plusieurs espèces classées suivant si elles sont de formes graciles ou robustes). Lucy est un exemple de forme gracile appelé Australopithecus afarensis.
Age : entre 4 et 1 millions d’années
Taille: entre 1 m (graciles) et 1,6 m (robustes)
Forme du crâne : aplatie et allongée, de petite taille (300 à 500 cm3), mâchoire prognathe (vers l’avant), front bas, bourrelet osseux au-dessus des orbites et crête osseuse au sommet du crâne.
Déplacement : grimpe dans les arbres et se déplace aussi en position debout (empreintes de pas fossiles).
Nourriture : végétaux complétés par de la viande prélevée sur des charognes
Outils : a vraisemblablement utilisé des outils en pierre et en bois (non conservés) (valable pour les derniers représentants de ce groupe)
Vie quotidienne : vit en groupe

 

 

Homo habilis

Nom : Homo habilis (un des premiers représentants du genre Homo)
Age : entre 2,5 et 1,6 millions d’années
Taille : 1,3 à 1,5 m
Forme du crâne : cerveau plus volumineux (630 cm3) et moins robuste
Déplacement : bipède mais garde son aptitude à grimper dans les arbres
Nourriture : toujours charognard, a un goût prononcé pour la viande
Outils : est considéré comme l’auteur des premiers outils de type galet taillé (Oldowaïen)
Vie quotidienne : découverte des premiers sites spécialisés dans la taille de la pierre et la boucherie (cassage de l’os pour récupérer la moelle).


Enfant erectus - Illustration M. -O. NadelHomo erectus

Nom : Homo erectus (ou Homo ergaster si on parle de celui qui va quitter l’Afrique il y a environ 2 millions d’années) ; c’est lui qui va peupler progressivement de nouveaux territoires (Asie, Europe)
Age : 1,9 million d’années – 300 000 ans
Taille : 1,5 m à 1,8 m
Forme du crâne : crâne plus volumineux encore (900 à 1200 cm3)
Déplacement : se tient bien droit, totalement bipède.
Nourriture : chasse, suivant les régions, l’éléphant, le rhinocéros, le cheval …
Outils : outils élaborés (Acheuléen) tel le biface qui présente une pointe et une double symétrie
Vie quotidienne : chasseur expérimenté, maîtrise l’allumage du feu vers 400 000 ans autour duquel s’organise le campement (protection, éclairage, chauffage)

 

 

Enfant Néandertal - Illustration M.-O. Nadel

 

  

Homme de Néandertal

Nom : Homme de Néandertal
Age : 120 000 ans (en Europe) – 30 000 ans
Taille : 1,6 m à 1,7 m, trapu et massif, avant-bras et jambes courts
Forme du crâne : capacité crânienne supérieure à la nôtre (1300 à 1500 cm3), crâne en forme de « bombe » car allongé vers l’arrière, front fuyant, bourrelet au-dessus des orbites
Déplacement : bipède
Nourriture : riche en viande
Outils : outils sur éclat (racloir) et parfois sur lame (Moustérien). Avant de disparaître, fabrique des pendentifs et davantage d’outils sur lame (Châtelperronien).
Vie quotidienne : construit des huttes pour s’abriter, enterre ses morts.

 

 

Enfant Cro-Magnon - Illustration M.-O. NadelHomme moderne

Nom : Homo sapiens (ou Homme de Cro-Magnon ou encore Homme moderne)
Age : 200 000 ans (Afrique) à nos jours
Taille et poids : 1,6 m à 1,8 m
Forme du crâne : volume important (1450 cm3), crâne qui se développe en hauteur (présence d’un front), face verticale (pas prognathe), peu de relief osseux
Déplacement : bipède
Nourriture : chasseur efficace (armes composites, propulseur), continue la cueillette et la pêche
Outils : outils en pierre (sur lame), outils en os, ivoire ou bois de renne (pointes de sagaie, poinçons, aiguilles…)
Vie quotidienne : enterre ses morts et pratique l’art peint (sur les parois des grottes), gravé, modelé ou sculpté sur différents types de supports.

Néandertal/Homme moderne, la cohabitation
Il y a 37 000 ans environ, les hommes modernes  pénètrent en Europe où sont déjà installés les hommes de Néandertal depuis plusieurs dizaines de milliers d’années.

Cette situation amène plusieurs questions :
- Se sont-ils rencontrés ?
- Si oui, que s’est-il passé ?
- Il y a-t-il eu des échanges culturels ou génétiques ?
- Pourquoi Néandertal a-t-il disparu quelques milliers d’années après ?

Les archéologues sont partagés sur les réponses à donner à ces questions et notamment sur la nature des contacts entre les deux populations.
Certains pensent que les hommes de Néandertal ne se sont pas inspirés de ce que fabriquaient les nouveaux arrivants pour confectionner leurs propres outils (évolution indépendante), et d’autres expliquent que, chez les Néandertaliens, la présence d’objets de parure est liée à une influence des hommes de Cro-Magnon sur ces groupes déjà bien installés en Europe (acculturation).

Une rencontre Néandertal/Cro-Magnon. Illustration M.-O. Nadel

 

 Longtemps, la possibilité d’un métissage entre les deux populations a été écartée. Mais les choses ont changé, notamment grâce aux travaux  de l'institut Max Planck, à Liepzig, qui en 2008, a décrypté l'ADN mitocondrial de Néandertal. Les études menées sur le génome néandertalien ont montré que le génome des européens et des asiatiques comprend entre 1% et 4% de gènes d'origine Néandertal alors que l'on n'en en trouve pas chez les populations africaines subsahariennes. Ces travaux montrent que des croisements ont eu lieu entre les deux populations au Proche-Orient, il ya environ 80 000 ans. On ne trouve pour le moment pas trace de métissage plus récent, en Europe, où l'Homme moderne arrive il y a environ 37 000 ans.

La disparition de l'homme de Néandertal reste encore un mystère. En Europe, il s'éteint il ya environ 28 000 ans, après plus de 10 000 de cohabitation avec l'Homme moderne.
Plusieurs scénarios sont envisagés. L'Homme moderne a-t-il éliminé Néandertal ?  On ne trouve pas  trace de confrontations violentes, mais on peut envisager que l'Homme moderne, avec un régime alimentaire plus diversifié, des outils plus performants, une meilleure gestion des ressources naturelles et des taux de fécondité plus élevés se serait progressivement  imposé. 
Néandertal  aurait-il été incapable de s'adapter à des changements environnementaux, notamment lors la dernière glaciation ? Ces hommes ont-ils été moins efficaces pour se protéger de conditions climatiques très rudes ? Ont-ils été décimés par des maladies transmises par l'Homme moderne ? Des taux de mortalité infantiles élévés ont-ils joué en sa défaveur ? Sa population, moins nombreuse, a-t-elle été progressivement  assimilée à celle des nouveaux arrivants?  Aucune de ces hypothèses n'a été à ce jour privilégiée par l'ensemble de la communauté scientifique. Les travaux actuels et futurs consacrés à l'ADN pourront peut-être apporter des réponses à ces questions.