D'après communiqué de presse CNRS et AFP
Une étude publiée le 25 avril 2018 dans la revue Antiquity s’intéresse aux charbons de bois laissés par les Aurignaciens et les Gravettiens qui ont fréquenté la grotte Chauvet-Pont d’Arc.
Sur les 171 échantillons recueillis dans la grotte et étudiés,tous (sauf un) sont issus de pins. "Il est possible que cet arbre ait été privilégié pour ces qualités. Mais il était aussi sans doute le plus accessible, le plus facile à récolter." a expliqué à l'AFP Jean-Michel Geneste, co-auteur de l'étude.
Parmi les nombreux foyers identifiés dans la grotte, une partie était dévolue uniquement à la production de charbons de pin utilisés par les artistes. "A la verticale exacte de la représentation d'un cheval, on retrouve ainsi de la poudre de charbon de pin correspondant au fusain qui s'écrase dans les doigts du peintre",précise Jean-Michel Geneste. Il y a également des amas de charbon de pin servant à fabriquer les fusains au pied des parois ornées. "Le charbon de pin donne un très beau tracé, bien noir", poursuit l'archéologue. De plis, le pin brule bien et permettait aussi d'éclairer les parois, en produisant de grandes flammes.
La présence de ces conifères témoigne d’un climat froid et sec mais également d’un paysage steppique rythmé par des bosquets de pin, de bouleau ou de genévrier.
Lire la publication scientifique (en anglais) :
Isabelle Théry-Parisot, Stéphanie Thiébault, Jean-Jacques Delannoy, Catherine Ferrier, Valérie Feruglio, Carole Fritz, Bernard Gely, Pierre Guibert , Julien Monney, Gilles Tosello, Jean Clottes et Jean-Michel Geneste. Illuminating the cave, drawing in black: wood charcoal analysis at Chauvet-Pont d'Arc. Antiquity, Volume 92, Numéro 362, Avril 2018, pp. 320-333. [publié en ligne le 28 avril 2018]. https://doi.org/10.15184/aqy.2017.222