Les ressources en ligne

Pour tous les curieux de la Préhistoire, néophytes ou amateurs éclairés

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Index de l'article

Livre de combat face aux tenants d'une chronologie biblique, il offre les arguments scientifiques incontestables de l'ancienneté de l'Homme sur la Terre.

Recueil d'articles embrassant la totalité des champs disciplinaires de la Préhistoire, il donne à cette science ses premiers fondements. Par l'ampleur des pistes ouvertes, par la quantité des problématiques qu'il aborde, souvent pour la première fois, par la qualité de son illustration, cet ouvrage reste étonnamment actuel.  Publié en anglais, précieusement conservé dans de rares bibliothèques, il demeurait peu connu.  Sa traduction en français, éclairée d'un appareil de plus de 600 notes, et sa diffusion sur internet le rendent aujourd'hui accessible au grand public.

Dix années d'édition 
Les Reliquiae Aquitanicae ont été publiés en dix-sept livraisons de 1865 à 1875. Publication scientifique, l'ouvrage devait à l'origine présenter la totalité des recherches d'Édouard Lartet et de Henry Christy dans le Sud-ouest de la France.  La mort de Christy en 1865 en a limité la portée aux seuls gisements de la Vézère. La mort de Lartet, en 1871, a privé l'ouvrage de toute l'étude de la faune.
L'ouvrage réunit une somme d’articles qui pourrait le faire apparaître comme décousu mais la qualité scientifique de ses contributions a été d'un apport capital à l'essor de la préhistoire. En 17 livraisons, la publication s'est étalée sur dix ans, de 1865 à 1875. Après les décès de Christy, en 1865, et de Lartet, en 1871, elle est menée à son terme par Thomas Rupert Jones. Les recherches menées par Lartet et Christy dans la grotte des Eyzies et dans les abris de Laugerie-Haute, de Laugerie-Basse, de Gorge d'Enfer, de la Madeleine et du Moustier y sont présentées en détail et couvrent de nombreux champs disciplinaires : géologie (chapitres I, III, XV), anthropologie (VII, IX, X, XXIII, XXV), paléontologie (VIII, XVI, XXVII) description et interprétation des outillages en silex (II, XVIII, XXIV), en os (XI, XVII) et des œuvres d’art (XVII, XIX, XX).
Plusieurs chapitres sont consacrés à des données ethnologiques de comparaison concernant les outillages des Indiens d'Amérique du Nord (IV et V).
D'autres concernent l'éthologie du renne (XII, XIII, XIV, XXI, XXVI) et d’autres animaux comme les poissons (XXII) et les oiseaux (XXIII).
Les restes humains découverts en 1868 dans l’abri Cro-Magnon (VI) sont examinés par les plus grands spécialistes de l’époque, notamment P. Broca (IX) et de A. de Quatrefages (X).


Les auteurs
Portait d'Edouard Lartet  - Source :  L'homme primitif / Louis Figuier, 1876. Bib. numérique PIPÉdouard Armand Isidore Hippolyte LARTET
Saint-Guiraud (Gers), 15 avril 1801 — Seissan (Gers), 28 janvier 1871.
Issu d’une famille appartenant à la magistrature et au barreau, Edouard Lartet s’oriente par tradition vers une carrière d’avocat. Il obtient sa licence en 1829 à la faculté de droit de Toulouse, puis séjourne quelque temps à Paris pour parfaire sa formation. Au cours de ce séjour, son goût pour les sciences le pousse à suivre les cours d’histoire naturelle du Collège de France. Peu après son retour dans le Midi, la découverte du riche gisement paléontologique de Sansan (Gers) détourne définitivement Edouard Lartet du droit pour l’orienter vers la pratique des sciences naturelles. Les recherches d’Edouard Lartet dans les terrains tertiaires de Sansan font l’objet d’une première note publiée en 1835 dans le Bulletin de la Société géologique de France. L’auteur est alors chargé par le Ministère de l’Instruction publique et l’Académie des sciences de pratiquer des fouilles systématiques en vue d’enrichir les collections du Muséum national d’histoire naturelle.
Cette mission apporte bientôt une découverte qui intervient à point nommé au moment où la question de l’ancienneté géologique de l’homme agite les milieux scientifiques. Lartet met au jour les restes d’un singe fossile qu’il baptise “ Pliopithèque ” et qui prouve que la branche des primates est présente sur terre dès l’ère tertiaire. Cette découverte plaide ainsi en faveur de l’ancienneté de l’homme (qui est également un primate), question à laquelle Edouard Lartet se consacre à partir de 1860.
Edouard Lartet fouille la grotte d’Aurignac (Haute-Garonne) et propose l’année suivante une classification paléontologique. Celle-ci se fonde sur l’étude stratigraphique et définit quatre époques en fonction des faunes que l’homme a côtoyées. A partir de 1863, il s’associe avec Henry Christy et explore les principaux gisements de la vallée de la Vézère : grotte des Eyzies, Gorge-d’Enfer, Laugerie-Haute, Laugerie-Basse, La Madeleine, Le Moustier, Le Pech-de-l’Azé. Ces travaux donnent lieu à diverses notes dans des revues scientifiques ; ils constituent également les matériaux des Reliquiae Aquitanicae.
Les travaux d’Edouard Lartet ne se sont pas limités au Gers et à la Dordogne. Entretenant des relations suivies avec de nombreux savants européens, il s’est également intéressé à la préhistoire de l’Espagne et a eu, d’autre part, l’occasion de travailler à Hallstatt (station de l’âge du fer située en Autriche) en collaboration avec John Lubbock, John Evans (1823-1908) et Augustus Wollaston Franks (1826-1897) du British Museum.
En 1869, Edouard Lartet est nommé professeur de paléontologie au Muséum national d’Histoire naturelle.
Des problèmes de santé l’empêchent toutefois d’assurer sa charge et le contraignent à se retirer dans la propriété familiale de Seissan, où il finira ses jours.

 

cHHenry Christy ( aquarelle ) - Source : British Museum. Londres. Henry CHRISTY
1810-1865.

Cet ethnologue et archéologue anglais, fils d’industriels, abandonne la banque la quarantaine venue pour se consacrer à la recherche. Grand voyageur, il réunit une collection ethnologique remarquable, puis se tourne vers l’archéologie préhistorique qui vient de naître, en 1848, avec la reconnaissance des travaux de Boucher de Perthes.
C’est avec son ami Édouard Lartet qu’il explore à partir de 1863 les gisements paléolithiques de la vallée de la Vézère. Les premiers résultats de ces fouilles, auxquelles il consacre généreusement temps et argent, paraissent en France dans les Comptes Rendus (29 février 1864) puis, en Angleterre, dans les Transactions of the Ethnological Society of London (21 juin 1864). En 1865, alors qu’il fouille en Belgique le gisement de La Palisse, il contracte une pneumonie qui l’emporte le 4 mai 1865. La publication complète de ses recherches sur les grottes de la Dordogne, les Reliquiæ Aquitanicæ, being contributions to the Archaeology and Paleontology of Perigord and the adjacent provinces of Southern France, paraîtra en anglais, sous forme de fascicules, de 1865 à 1875, grâce au financement qu’il avait arrêté dans ses dernières volontés.
Toute sa vie, Henry Christy aura généreusement consacré son énergie et ses ressources à soulager les malheureux, particulièrement lors de la famine de 1847 en Irlande. Le British Museum accueillera en 1884 la magnifique collection qu’il avait léguée à la nation britannique

  

Jean-Pierre ChadelleJean-Pierre CHADELLE
Le traducteur 
Jean-Pierre Chadelle est archéologue, diplômé de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, chercheur au laboratoire PACEA de l'université de Bordeaux I.
Après un bref passage au Musée de Préhistoire des Eyzies (1981), il travaille à la Direction des Antiquités préhistoriques d'Aquitaine où il veille plus particulièrement sur les grottes ornées. Il collabore à la fouille et à l'étude de nombreux gisements (Vignaud, Le Moustier, Le Flageolet, Pataud, Les Champs-Blancs, La Grotte XVI…). Homme de terrain, il relance, dès 1986, les fouilles de plein air en Bergeracois (Champ-Parel). Avec J.-M. Geneste, il fouille pendant près de vingt ans le riche gisement de Combe-Saunière et collabore à la protection de la grotte de Lascaux contribuant notamment à la réalisation du Livre blanc. Depuis 1995, il est chargé de l'archéologie préventive au Conseil Général de la Dordogne. 

Il a également traduit L'homme et l'inégalité de Brian Hayden (CNRS Editions 2008).


Publiée en 2 volumes, la traduction de l'ouvrage est structurée en chapitres.

Volume I

On peut ici télécharger le premier volume dans son intégralité ou choisir de télécharger les chapitres à l'unité :

Chapitre O 
Note liminaire- note de l'éditeur - préface de T. Rupert Jones - Table des matières .
pp I-XXIV

Chapitre 1
Aquitania (explication de nom latinisé de l'ouvrage) – Géographie physique du département de la Dordogne – Les grottes de la vallée de la Vézère et leur contenu – Remplissage des grottes à ossements – Chronologie relative des grottes à ossements.
Par Edouard Lartet .
pp. 1-10

Chapitre 2
Les habitants préhistoriques des cavernes du Sud de la France. – Outillages de pierre (panorama des civilisations utilisant la pierre taillée) – Les grottes de la Dordogne – L’âge du Renne (exposé des problématiques archéologiques encore pertinentes de nos jours). Le chapitre s'achève par l'affirmation de "la vieille idée chérie de l'Unité de la Race Humaine".
Par Henry Christy .
pp.11-26

Thomas Rupert Jones. Cliché : Adam & Stilliard,Chapitre 3
pp. 27-36
Aperçu des principaux traits géologiques de la vallée de la Vézère et des régions voisines (présentation encore très pertinente, traitant des différents étages du calcaire, des microfossiles du silex, de la formation des abris aussi bien que du concrétionnement carbonaté des couches archéologiques).
Thomas Rupert Jones 
Chirurgien de formation, T. Rupert Jones enseigna la géologie au Royal Military College à Sandhurst, Grande-Bretagne. On lui doit de nombreuses publications sur les microfossiles, notamment les foraminifères. A la mort d’Édouard Lartet, en 1871, il assurera l’achèvement de la publication des Reliquiæ Aquitanicæ.

Chapitre 4
pp.37-57
Remarques sur la similitude entre certains outils trouvés dans les grottes de Dordogne et ceux des Indiens nord-américains, sur la "Germanie" de la période romaine, sur la répartition du renne (lettre envoyée de Vancouver, le 16 juillet 1866, après la première livraison des Reliquiae Aquitanicae, par Alexander C. Anderson, employé de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Avec notes d' Édouard Lartet et de Thomas Rupert Jones, en réponse à la lettre d'Alexander Anderson.
Alexander C. Anderson
1814-1884
Employé de la Huston Bay Company au Canada où Il mena plusieurs expéditions pour le compte de ses employeurs, en Colombie britannique.

Chapitre 5
pp. 58-61
Outillages des grottes de Dordogne et comparaison avec des outils indiens d’Amérique du Nord (lettre adressée d'Édimbourg, le 22 octobre 1866, par Robert Brown, botaniste des Expéditions d’exploration de l’île de Vancouver). 
Robert Brown.
1842-1895
Botaniste et explorateur, Robert Brown participa notamment en 1864 à l'expédition d'exploration de l'ile de Vancouver.

Louis Lartet. Cliché : Album Lartet, BIU de ToulouseChapitre 6
pp. 62-72
Une sépulture des habitants préhistoriques des cavernes du Périgord : Cro-Magnon (compte-rendu de la "fouille de sauvetage" réalisée par le fils d'Édouard Lartet, Louis, dans l'abri de Cro-Magnon, au printemps 1868, après la découverte fortuite des squelettes).
Louis Lartet
1840 - 1899
Fils du naturaliste Edouard Lartet, Louis Lartet s’est orienté très tôt vers l’étude des sciences naturelles, ce qui le conduira à occuper la chaire de géologie de la Faculté des sciences de Toulouse. En 1864, il prend part à l’expédition scientifique sur les rives de la Mer Morte dirigée par le Duc de Luynes (1802-1867).  Il en rapporte les matériaux de sa thèse de doctorat ès sciences intitulée : Exploration géologique de la Mer Morte. Durant ce séjour d’étude, il s’intéresse également aux sites préhistoriques de Palestine, prélude aux recherches qu’il entreprend dans le Midi de la France à son retour. Parmi ces recherches, ce sont les fouilles qu’il réalise dans la vallée de la Vézère — et notamment dans l’abri de Cro-Magnon — qui attirent l’attention des préhistoriens sur ses travaux. Louis Lartet en publie les résultats dans plusieurs articles parus dans les Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme, le Bulletin de la Société d’anthropologie de Paris ou encore les Annales des sciences naturelles. Ses observations archéologiques sont complétées par des analyses ostéologiques : les anthropologues définissent un “ race ” de Cro-Magnon, jugée représentative des populations européennes de l’âge du renne.

Chapitre 7
pp. 73-92
Rapport sur les ossements humains trouvés dans la grotte de Cro-Magnon, Dordogne. (Cette interprétation des squelettes de Cro-Magnon est remise en cause par Broca au chapitre IX).
Franz Pruner-Bey
1808-1882
Medecin et anthropologue, il voyage dans le bassin mediterannéen. Nommé en 1835 directeur des hopitaux militaires du Caire, il y enseigne ensuite l'ophtalmologie. Il est élu président de la Société d'Anthropologie de Paris en 1865.  Franz Pruner-Bey est opposé aux thèses de Darwin et ses positions dénuées de fondement offrent encore des arguments aux mouvements racistes actuels. Son interprétation des squelettes de Cro-Magnon est remise en cause par Broca au chapitre IX.

Chapitre 8
pp. 93-96
Remarques sur la faune découverte dans la grotte de Cro-Magnon.
Edouard Lartet.

Paul Broca. DRChapitre 9
pp.97-122
Sur les crânes et ossements humains trouvés dans la grotte de Cro-Magnon, près Les Eyzies.
Par Paul Broca.
1824 -1880
Après des études au sein d’un collège protestant, Paul Broca accomplit des études de médecine et de chirurgie à la Faculté de Médecine de Paris. En 1849, il soutient brillamment son doctorat et obtient l’année suivante un poste de professeur de pathologie chirurgicale à la faculté de Médecine de Paris. La même année, il est élu président de la Société d’anatomie. En 1867, Paul Broca est nommé à la chaire de pathologie externe avant d’occuper trois ans plus tard la chaire de clinique chirurgicale à la Pitié.
Les travaux de Paul Broca sont nombreux et portent sur des sujets divers. Il demeure cependant célèbre pour ses recherches sur le cerveau qui le conduisent notamment à identifier le siège cérébral de la faculté du langage (aire de Broca). Paul Broca cherche également à systématiser l’étude anatomique : il met sur pied toute une batterie de mensurations et crée les appareils permettant de les réaliser. Cette démarche appelée “ anthropométrie ” dominera l’anthropologie physique pendant des décennies. Appliquée aux ossements fossiles comme aux populations actuelles, l’anthropométrie sert de base à la définition de races et met en évidence les filiations entre races actuelles et races fossiles. L’anthropologie de Paul Broca se structure ainsi autour de données aujourd’hui complètement abandonnées.
On doit également à Paul Broca la fondation de plusieurs institutions qui vont jouer un rôle très important dans l’anthropologie de la fin du XIXe siècle : la Société d’anthropologie de Paris (1859), la Revue d’Anthropologie (1872) ainsi que l’Ecole d’anthropologie de Paris (1876). Il fut également avec Armand de Quatrefages, François Daleau et Claude Bernard (1813-1878) un des fondateurs de l’Association française pour l’avancement des Sciences en 1872.

Armand de Quatrefages. Cliché : WikipediaChapitre 10
pp.123-126
Remarques sur les restes humains de la grotte de Cro-Magnon. Carte schématique d'une partie de la vallée de la Vézère, incluant les stations préhistoriques de Laugerie Haute, Laugerie Basse, Gorge d'Enfer, et Les Eyzies (grotte Richard).
Armand de Quatrefages
1810-1892
Physicien, biologiste et anthropologue, il débuta sa carrière scientifique en exercant la médecine. Il fut ensuite professeur de zoologie à la faculté des sciences de Toulouse.
Elu membre de l’Académie des sciences en 1852., il occupa, dès 1855, la chaire d’anthropologie et d’ethnographie au Muséum national d'histoire naturelle.

Chapitre 11
pp.127-141
De l'utilisation d'aiguilles à coudre dans l'Antiquité. Edouard Lartet

Chapitre 12
pp. 142-146
Remarques sur le renne. Dans cette lettre adressée de Vancouver le 20 novembre 1868, Anderson soulève des points de méthode qui embarrassent Lartet. Celui-ci considère en effet chacun des gisements étudiés dans son entier, sans en distinguer les différentes couches.
Alexander C. Anderson

Chapitre 13
pp.147-152
Notes sur le renne et l'hippopotame. Réponse à la lettre précédente. 
Edouard Lartet

Chapitre 14
pp.153-160
Remarques additionnelles sur le renne et sa coexistence présumée avec l'hippopotame. La polémique scientifique se poursuit dans cette lettre adressée de Vancouver, le 10 décembre 1870.
Alexander C. Anderson

Sir John Evans. Cliché : WikipediaChapitre 15
pp.161-176
Sur quelques dépôts ossifères en grotte de la période du Renne dans le sud de la France.
A noter : ce chapitre comporte une série de quatre croquis, des vues de la vallée de la Vézère, par W. Tipping, datées de 1864.
Sir John Evans
1823-1908
Archéologue et géologue anglais, Sir John Evans a exercé, parallèlement à ses activités de directeur dans l’industrie papetière, de nombreuses responsabilités au sein de sociétés savantes telles que la Society of Antiquaries, la Numismatic Society, et la Geological Society. Il fut également administrateur du British Museum. On lui doit plusieurs ouvrages fondamentaux sur l’archéologie britannique (The Coins of Ancient Britons (1864), The ancient Stone Implements, Weapons and Ornaments of Great Britain (1872, 2e édition 1897), The ancient Bronze Implements,Weapons and Ornaments of Great Britain and Ireland (1872). Il laisse aussi de nombreux articles, concernant notamment les outillages en pierre des dépôts fluviatiles.

Chapitre 16
pp.177-182
Catalogue de faume mammalienne trouvée dans plusieurs grottes et abris sous roche de la vallée de la Vézère (Dordogne) explorés par MM. Christy et Lartet.
Edouard Lartet 

Chapitre 17
pp. 183-201
Sur quelques os et autres instruments des grottes du Périgord, France, portant des marques significatives de propriété, de compte, et de jeu.
Thomas Rupert Jones

Chapitre 18
pp. 202-205
Le silex- Nature, caractéristique et apptitude à la reproduction des outillages. 
Thomas Rupert Jones 

Chapitre 19
pp. 206-208
Sur un fragment de défense d'éléphant gravé d'une figure de mammouth, trouvé à la Madeleine, Département de la Dordogne.
Edouard Lartet 

Chapitre 20
pp. 209-213
Sur une figure gravée de glouton d'une des grottes de la Dordogne. 
Thomas Rupert Jones

Chapitre 21
pp. 213-218
Notes sur le renne de Scandinavie. 
N. Laurence Austen
1847-1874
Naturaliste et voyageur anglais, mort à 27 ans des suites d'une chute de cheval.

Emile Henri César Sauvage / Alexandre Quinet. Cliché : Gallica. BNFChapitre 22
pp. 219-225
Sur la pêche à l'époque du Renne. 
Henri-Emile Sauvage
1842-1917 
Paléontologue français, il s’est consacré à l’étude des poissons et reptiles fossiles. A la fin du 19eme siècle, il était un des principaux spécialistes des dinosaures .

  

Alphonse Milne-Edwards par Truchelut et Valkman. Cliché : Gallica -BNFChapitre 23
pp. 226-247
Observations sur les oiseaux dont les os ont été trouvés dans les grottes du Sud-Ouest de la France
Alphonse Milne-Edwards
1835-1900
Docteur en Médecine, puis professeur à l’école de Pharmacie, il obtient en 1876 la chaire d’ornithologie et de mammalogie du Muséum d'histoire naturelle où il succède à son père, Henri Milne-Edwards. Il dirigera le Muséum à partir de 1891. Elu membre de l'Académie des sciences en 1879, il devint membre de la Société zoologique de Londres en 1876.

Chapitre 24
pp. 248-254
Notes sur des objects de pierre de la grotte des Eyzies, vallée de la Vézère, Périgord.
Thomas Rupert Jones 

Edouard-Théodore Hamy. Cliché : WikipediaChapitre 25
pp. 255-272
L'Homme fossile de la Madeleine et de Laugerie Basse. 
Edouard-Théodore Hamy
1842-1908
Docteur en médecine et anthropologue français. Naturaliste assistant au Muséum d’Histoire Naturelle, il sera le fondateur et le premier conservateur du Musée d'Ethnographie du Trocadéro, en 1880. En 1892, il devient professeur d'anthropologie au Musée national d'Histoire naturelle de Paris.

 

Chapitre 26
pp. 273-279
Notes sur le Renne(Caribou) de Terre-Neuve.
T.G B. Lloyd
Géologiste

Chapitre 27
pp. 280-282
Note sur Ovibos Moschatus ,Blainville.
Edouard Lartet

Chapitre 28
pp. 283-302
Notes additionnelles. Ajouts et corrections.

 


Volume II

Le volume complet

On aussi télécharger les planches et leur description à l'unité :

Planches Série A. OUTILLAGES DE PIERRE

Planche A I.
Sur ces blocs de silex, de petits éclats ont été détachés par une suite de coups soigneusement dirigés. La pièce qui reste porte plusieurs petites facettes : c’est le nucléus, ou noyau, sur lequel on a enlevé de nombreuses pièces en forme de lames.

Planche A. II.
Série d’éclats de silex, la plupart de petite dimension ; quelques uns ont une soie ou sont retouchés d’une autre façon. Voir note p.26.

Planche A. III.
Deux instruments en silex, de forme lancéolée ; l’un conserve la face d’éclatement, l’autre est entièrement taillé. Le Moustier.

Planche A. IV.
Armes lancéolées en silex, soigneusement façonnées par retouches répétées en uneforme ovale, aiguë, longue et assez plate, aux extrémités pointues et aux bords assez coupants. Ils proviennent tous de Laugerie-Haute.

Planche A. V.
Les spécimens figurés ici appartiennent à un type d’instruments particulièrement aptesà être tenus en main par le bord épais et naturellement arrondi tandis que le bord opposé, réduit par une retouche soigneuse à un bord coupant et incurvé, peut être utilisé pour hacher.

Planche A. VI.
Cette planche présente douze instruments de silex, dont nous avions pensé qu’ilsavaient une extrémité préparée pour l’emmanchement dans une hampe ou un manche mais, sicertains peuvent être considérés comme des pointes de lance, d’autres étaient probablement desracloirs latéraux à base retouchée (figurés tête en bas).

Planche A. VII.
Série d’instruments en silex, de forme légèrement spatulée, avec une extrémité
presque semi-circulaire, l’autre rétrécie, et des bords plus ou moins parallèles. Ils sont tous faits sur éclats, - les extrémités et, parfois, un bord ou les deux sont retouchés. Une extrémité est arrondie par une série de petites fractures perpendiculaires à la face plate, ou intérieure, de l’éclat, formant ainsi un solide bord terminal, tel que nous en trouvons sur certains instruments de pierre que les Esquimaux actuels utilisent pour racler et préparer les peaux.

Planche A. VIII.
Dix instruments faits d’éclats de silex, sans autre enlèvement ou avec une réduction plus ou moins marquée des extrémités et des côtés.

Planche A. IX.
Deux grands éclats de silex, simples, non retouchés, provenant de Gorge d’Enfer. Ces éclats, presque en forme de strigile, ont été taillés sur des blocs de silex comme ceux des planchesA I et XIV, chaque coup donnant un éclat.

Planche A. X.
Six outils de silex travaillé provenant de Gorge d’Enfer, dont quatre ont une extrémité taillée en un solide front semi-circulaire ou elliptique de grattoir (voir p.22), et deux ont les deux extrémités préparées ainsi.

Planche A. XI.
Quatre spécimens lancéolés. Celui de la fig. 4 est un simple éclat, sans modification de ses tranchants. Ceux des fig. 1, 2 et 3 étaient aussi des éclats mais modifiés et utilisés.

Planche A. XII.
Six spécimens grossièrement mis en forme, sur lesquels un tranchant irrégulier est réalisé, à certains endroits du bord, en amincissant celui-ci par retouches vigoureuses, parallèles, sur l’une ou les deux faces de la pierre. Le Moustier.

Planche A. XIII.
Les deux spécimens figurés ici sont des exemples de galets de granite creusés, trouvés dans la grotte des Eyzies.

Planche A. XIV.
Les blocs de silex présentés ici sont des nucléus, ou noyaux, dont on a détaché des éclats. Des nucléus semblables ont été figurés sur la planche A. I.

Planche A. XV.
Les spécimens figurés ici sont des éclats de silex, qui ont pour la plupart une
extrémité retouchée en une pointe effilée. Deux d’entre eux ont l’extrémité large soigneusement arrondie (fig. 3 et 8). Tous portent des marques montrant qu’ils ont été utilisés à racler, à couper ou les deux.

Planche A. XVI.
De ces instruments de silex, certains (fig. 2, 3, 4, 5, 6, 7, 10) sont du même type que la majorité de ceux de la planche précédente – c’est à dire des éclats retouchés à symétrie sur une extrémité ou sur les deux. Les figures 1, 9, 11 et 12 ressemblent à certaines dessinées planche A VIII, qui ont une extrémité appointée comme une "soie" peut-être pour fixation dans un manche, et l’autre extrémité quelque peu mise en forme par retouche. Ils portent des traces d’utilisation, à l’exception des fig. 8 et 13.

Planche A. XVII.
Quatre outils en silex de la grotte du Moustier. Deux sont remarquables car dumême type que de nombreux objets trouvés dans les graves anciennes de la Somme, ainsi qu’en Angleterre et ailleurs. Un instrument de ce type, plus ovale et provenant du Moustier, a été figuré en planche A III, fig. 2. Les deux autres approchent un peu, par leur forme, ceux du Moustier figurés en planche A V et, comme ceux-ci, pouvaient servir commodément en les tenant à la main.

Planche A. XVIII.
Les instruments figurés ici ont été réalisés sur des éclats de silex, probablement comme racloirs, poinçons et perçoirs. Ils comprennent quelques formes rares, courbes ou subfalciformes.

Planche A. XIX-XX
Huit instruments de silex soigneusement retouchés, et un fragment. Cro-Magnon.
Instruments provenant de Cro-Magnon. La fig. 3 était peut-être le poignard o ul’arme personnelle, du Chef aborigène enterré dans la grotte de Cro-Magnon. La fig. 5 est uninstrument rare appointé en ciseau. Les autres sont probablement des racloirs ; deux ont des pointes en crochet.

Planche A. XXI.
Cinq instruments en silex, de forme lancéolée, provenant de Laugerie.

Planche A. XXII.
Trois grands éclats de silex, de Laugerie Haute. Celui de la fig. 1 est arrondi à une extrémité ; celui de la fig. 2 est brut ; celui de la fig. 3 est pointu.

Planche A. XXIII.
Nous avons ici (1) un petit mortier en grès, (2) un morceau de grès creusé naturellement qui a pu servir comme une sorte de mortier, (3) un abraseur en pierre tendre, et (4) un mortier en quartzite.

Planche A. XXIV.
Exemples des deux sortes de ces instruments nommés "grattoirs", consistant en des parties d’éclats retouchées, avec un contour plus ou moins allongé ou plus ou moins ovalaire, et possédant une extrémité, ou les deux, nettement retouchée en un bord semi-circulaire ou elliptique.

Planche A. XXV.
Cette planche montre trois vues d’un des grands outils en forme de hachoir, communs dans la grotte du Moustier.

Planche A. XXVI.
Trois longs éclats de silex, effilés, arqués, aux bords non utilisés.

Planche A. XXVII.
Six larges éclats grossiers dont deux seulement (fig. 1 et 3) ont été retouchés sur les bords.

Planche A. XXVIII.
Sont présentés ici quatre types différents d’instruments en silex provenant de lagrotte du Moustier. La figure 5, une pointe de flèche soigneusement taillée en ovale allongé, relève d’un type connu au Moustier par ce seul spécimen.

Planche A. XXIX.
Deux morceaux de schiste, gravés de représentations d’animaux, et trois morceauxde pierre travaillés, plus ou moins arrondis, et gravés de lignes.

Planche A. XXX.
Fragments de pierre utilisés pour égriser et pour polir. La figure 1 semble adaptée à polir des surfaces plates et rainurées de bois ou d’os, ou pour aplatir les coutures de peaux cousues. Les figures 2, 3, 4 et 5 sont en grès tendre et ont été utilisées à arrondir et aiguiser les éclisses et les esquilles d’os destinées à former des aiguilles, des poinçons, des pointes de flèches,etc.

Planche A. XXXI.
Eclats communs de silex, dont certains sont plus ou moins mis en forme.

Planche A. XXXII.
Exemples de grattoirs, pointes de lance, couteaux, etc.

Planche A. XXXIII.
Plusieurs spécimens intéressants du travail de la pierre : pointes de lance, grattoirs ou couteaux, comprenant deux demi-lunes cassées.

Planche A. XXXIV.
Est ici figurée une série d’instruments communs, à l’extrémité arrondie, en forme de grattoirs, ou de simples éclats plus ou moins mis en forme et arrondis sur une extrémité ousur les deux.

Planche A. XXXV.
Cinq spécimens de Gorge d’Enfer, comprenant deux fragments de grands
grattoirs spatulés (fig. 1 et 2), un long grattoir simple (fig. 3), un beau grattoir arrondi aux deux bouts (fig. 4), et un simple éclat (fig. 5).

Planche A. XXXVI.
Eclats de silex provenant de Gorge d’Enfer. Quatre d’entre eux ont été plus
ou moins retouchés en outils symétriques pour ciseler (fig. 1 et 3), pour racler (fig. 1, 3 et 4), ou comme tête de lance (fig. 2). Les autres sont des éclats simples dont l’un (fig. 5) a été utilisé commeun outil prêt à l’emploi dans la main du Sauvage.

Planche A. XXXVII.
Trois éclats simples non utilisés, déchets de la préparation des blocs, et trois
grands éclats grossiers retouchés en racloirs et tranchoirs, de différentes formes.

Planche A. XXXVIII-XXXIX.
Plusieurs des grands couteaux frustes, racloirs, ou instruments de silex
en forme de couperet et affûtés sur un bord, provenant du Moustier. Chacun est soigneusement retouché, le long d’un bord, en un tranchant de hachette, généralement courbe, et conserve par places une partie de la surface et du cortex originel du nodule de silex.

Planche A. XL.
Série d’instruments en silex faits sur éclats retouchés. Le Moustier.

Planche A. XLI.
Mélange d’instruments retouchés et utilisés, faits sur éclats de silex, et deux simples éclats de quartz (fig. 4 et 11) ; provenant de diverses stations.

Planche A. XLII.
Sélection de spécimens, comprenant des outils de silex qui ont dû être utilisés par les anciens Habitants des grottes dans leurs travaux habituels : écorcher, couper, racler, sculpter, etc.

Planches série B. OUTILLAGES EN OS, etc.

Planche B. I.
Les spécimens figurés sur cette planche sont des instruments de chasse ou de pêche faits en bois de renne. Pointes de flèche ou pointes de harpons, tous, petits et grands, portentsur les deux côtés des pointes recourbées, crochets ou barbelures, découpées au détriment des bords, parfois opposées et parfois alternes. L’extrémité supérieure, plus ou moins allongée et pointue, est parfois arrondie et presque polie.

Planche B. II.
Gravures de poisson, de cerf, de renne, de bouquetin, d’aurochs, de cheval, d’anguille(?), et d’humain, sur os et bois de renne. Les figures 3, 7 et 8 étaient des matraques ou bâtons perforés.

Planche B. III-IV.
Sept fragments de bois de renne, taillés et ornés de différentes manières. Les figures 2 et 3 étaient des poignards ; les figures 1, 4, 5 et 6 étaient des matraques ou bâtons perforés.

Planche B. V.
A l’exception des fig. 14 et 22, les spécimens représentés sur cette planche sont perforés pour la suspension et peuvent être considérés comme destinés à être portés sur le corps, commedes parures ou des amulettes et certains, peut-être, comme objets commémoratifs et trophées de chasse. La fig. 21 est un sifflet. Un seul de ces objets est en pierre. Certains sont des coquillagesfossiles. En grande majorité, ils sont faits d’incisives et de canines de carnivores ou d’herbivores et on peut y reconnaître des dents de loup, de grand boeuf, de bouquetin et de renne.

Planche B. VI.
Pointes de flèches ou harpons en bois de renne (fig. 1 à 9), de différentes tailles et portant des barbelures sur un côté ou les deux. La pointe de certains a été refaite après cassure.
Les fig. 10 à 15 sont des esquilles, des petites broches, ou des épingles en bois de renne, pointues aux deux extrémités et servant à coudre les peaux et les tissus ou, liées sur une hampe, comme pointes de flèches, ou encore comme pointe et barbelure à la fois sur des javelines ou des fouënes si on les lie en oblique. Certaines ont pu être utilisées seules, avec ligne et appât, pour attraper
du poisson (p. 294).

Planche B. VII-VIII.
Sculptures et gravures de cheval, de cerf et d’autres animaux sur bois de renne (bâtons, etc.).

Planche B. IX-X.
Les instruments en os illustrés par ces deux planches peuvent être considérés comme des armatures, ou extrémités pointues d’instruments et d’armes de pêche, de chasse ou de guerre. Ces "pointes de dards" sont diversement ornées.

Planche B. XI.
Coquillages marins et petites plaques d’ivoire, ovales et minces, perforées pour suspension. Grotte de Cro-Magnon.

Planche B. XII.
Pointes de dards, pointes de flèches, poinçons, grosses aiguilles, etc., en bois de renne principalement. Cro-Magnon.

Planche B. XIII.
Instruments taillés en pointe, provenant de Gorge d’Enfer ; pointes de flèches ou de harpons, poinçons, etc., la plupart en bois de renne. La fig. 13, en ivoire, a pu servir comme pièce de jeu (voir p. 187).

Planche B. XIV.
Pointes de harpons ou de flèches, à double rang de barbelures. La Madeleine.

Planche B. XV-XVI.
Merrains de bois de renne taillés et ornés. La fig. 4 est un ciseau en bois de
cerf.

Planche B. XVII.
Aiguilles en os et en bois de renne ; radius d’oiseau (peut-être une grue) cassé, interprété comme un étui à aiguilles ; métapodes sur lesquels des fragments ont été découpés pour faire des aiguilles et dont les tendons ont été retirés pour donner du fil ; et quelques autres spécimens.

Planche B. XVIII.
Instruments gravés en bois de renne.

Planche B. XIX-XX.
Cette double planche présente quelques spécimens parmi les plus choisis de l’art préhistorique et les plus précieux (pour ce qu’ils révèlent des goûts et des habitudes primitives) que les grottes d’Aquitaine aient livrés. Gravures de cheval et de renne, Dessins de bouquetin et de deux formes de bovins. Abri-sous-roche de Laugerie Basse.

Planche B. XXI.
Cette planche montre plusieurs instruments sculptés, en bois de renne, provenant de Laugerie et de La Madeleine.

Planche B. XXII.
Pointes de harpons, barbelées et incisées, à base bulbaire, comme celles qui ont été trouvées dans l’abri sous roche de La Madeleine et qui sont figurées ci-dessus

Planche B. XXIII.
Sélection de fragments d’outils et d’armes sub-cylindriques, décorés, presque tous en bois de renne, seule la fig. 2 étant en os. Une moulure en relief, diversement sculptée, est le trait caractéristique de la plupart d’entre eux.

Planche B. XXIV.
Fragments de divers instruments ornés, sub-cylindriques et autres, la plupart en bois de renne, la fig. 4 seule étant en os. Les fig. 1 et 7, au moins, sont des parties de "Bâtons".

Planche B. XXV.
Instruments de bois de renne et d’os, représentant des baguettes de compte, des marques de propriété, des pièces de jeu, et autres sculptures.

Planche B. XXVI.
Instruments de bois de renne taillé montrant des marques de propriété et autres sculptures.

Planche B. XXVII.
Pointes barbelées et rainurées de harpons ou de flèches, en bois de renne.

Planche B. XXVIII.
Partie de la couche externe d’une défense d’éléphant (plus vraisemblablement de mammouth), portant la silhouette d’un éléphant poilu gravée sur la face externe.

Planche B. XXIX.
Têtes de harpons imparfaites et inachevées, en bois de renne.

Planche B. XXX-XXXI.
Les fig. 2 à 5 illustrent quelques beaux spécimens de Pogamogan, ou bâton,
d’Aquitaine, faits de bois de renne sculptés et perforés, communs dans les grottes de la Vézère et rares ailleurs. La fig. 1 est un fragment de quelque instrument sculpté d’usage inconnu.

Planches Série C. CRANES, OSSEMENTS ET BOIS DE RENNE

Planches C. I. à VI.
Crânes et ossements de la grotte de Cro-Magnon.

Planches C. VII-VIII.
Bois de renne, présentant différents états de conservation, différents âges et stades de croissance.

Planches C. IX-X.
Ossements et parties de crânes de Cro-Magnon et d’autres grottes.

Index 


Morceaux choisis 

SUR UN FRAGMENT DE DÉFENSE D’ÉLÉPHANT GRAVÉ D’UNE FIGURE DE MAMMOUTH, TROUVÉ À LA MADELEINE, DÉPARTEMENT DE LA DORDOGNE
 Par feu M. E. LARTET

CHAPITRE 19, pp. 206-208.

A la Madeleine (Tursac), la découverte d’un fragment d’ivoire de mammouth portant la gravure de cet animal eut un grand retentissement. Il s’agissait là d’une des premières découvertes d’œuvre d’art dans une couche indubitablement préhistorique. Cette découverte a apporté la double preuve de la contemporanéité de l’homme et de mammifères disparus.

Planche B XVIII : Partie de la couche externe d’une défense d’éléphant, plus probablement de mammouth"...En mai 1864, M. de Verneuil et notre défunt ami le Dr Falconer m’ayant témoigné le désir de visiter les cavernes et autres localités de la Dordogne que j’avais explorées en commun avec mon bien regretté collaborateur, feu M. H. Christy, je les accompagnai dans cette excursion. On continuait alors les fouilles au gisement de la Madeleine, qui avait déjà fourni un certain nombre de ces figures d’animaux gravées sur os ou sur bois de renne, et dont quelques-unes ont été mises, l’année dernière, sous les yeux de l’Académie..." 

... "Au moment de notre arrivée, les ouvriers avaient nouvellement découvert cinq fragments éclatés d’une lame d’ivoire assez mince, qui avait dû être anciennement détachée d’une défense, de taille moyenne, d’éléphant. Après avoir rejoint ces morceaux par les points de repère que fournissaient les anfractuosités des cassures, je montrai au Dr Falconer les nombreuses lignes gravées caractéristiques, quoique peu profondes, qui me paraissaient accuser des formes animales. L’oeil exercé du célèbre paléontologiste qui a si bien étudié les proboscidiens y reconnu aussitôt une tête d’éléphant. Il y signala ensuite d’autres parties du corps, et particulièrement, dans la région du cou, un faisceau de lignes descendantes qui rappelaient la crinière de longs poils caractéristique du mammouth ou éléphant des temps glaciaires.
On sait que cette particularité spécifique, expliquant l’habitat sub-arctique d’un animal de ce genre, avait pu être vérifiée, en 1799, par M. Adams, de l’Académie de Saint-Pétersbourg, sur les restes d’un cadavre de ce même type d’éléphant (Elephas primigenius) encore engagé, chair et os, dans la glace, près de l’embouchure de la Léna. On peut voir dans la galerie de Géologie du Muséum une touffe des longs poils de ce mammouth. "Ne voulant pas, suivant le règle que nous nous étions imposée, publier cette découverte avant qu’elle se trouvât confirmée par des observations analogues, je m’étais contenté de montrer le morceau à quelques personnes des plus compétentes. Je citerai parmi elles MM. de Quatrefages, Desnoyers, de Longpérier, qui l’ont, comme vous, examiné avec l’attention la plus scrupuleuse, ainsi que M. A. W. Franks, directeur de la Société des Antiquaires de Londres, lequel a bien voulu se charger d’examiner le moulage et de noircir au crayon les traits de gravure les plus arrêtés et les plus caractéristiques des formes que l’on y distingue. C’est donc, en réalité, l’opinion de ces savants éminents, celle de M. Falconer et la vôtre, qui sera produite devant l’Académie, autant que la mienne propre...."

... "Au reste, ce nouveau fait n’ajoutera rien aux convictions déjà acquises sur la coexistence de l’homme avec l’éléphant fossile (Elephas primigenius) et les autres grands herbivores ou carnassiers que les géologues considèrent comme ayant vécu dans les premières phases de la période quaternaire. Cette vérité d’évidence rétrospective se déduit aujourd’hui d’un si grand nombre d’observations concordantes et de faits matériels d’une signification tellement manifeste, que les esprits les moins préparés à l’admettre ne tardent pas à l’accepter dans toute sa réalité, dès qu’ils veulent bien prendre la peine de voir et, après cela, de juger en conscience."

 

SUR LA RACE HUMAINE
par Henry Christy 

CHAPITRE 2 - partie III- L'âge du Renne, pp. 11-26

Ici, Henry Christy évoque l'ancienneté de l'homme, s'opposant aux tenants d'une chronologie biblique et conclut par "La vieille idée chérie de l'unité de la race humaine", en établissant un lien de proximité entre l'homme ancien et le" primitif " moderne.

Outillages de pierre, p. 14, chapitre 2.

"Nous devons répéter ici ce que l’un de nous a déjà présenté ailleurs.  On trouve des traces de l’existence de l’Homme sur la Terre dans presque tous les pays grâce aux vestiges de l’une de ses industries primitives, les outillages de pierre. ..
..On peut, à juste titre, qualifier ces oeuvres de primitives, car nous avons de bonnes raisons de penser que les différentes races d’hommes, quoique à des périodes très différentes, sont passées par ce que l’on a désigné comme l’âge de Pierre, et surtout parce que nous connaissons plus d’un exemple, certains relativement récents, de ce que l’Homme, après avoir atteint l’usage du métal, est retourné à des outillages de pierre.

Ces outillages de pierre doivent être considérés comme les marqueurs d’un degré de civilisation plutôt que d’une ancienneté précise. Bien que dans certains pays on ait les preuves manifestes d’un chevauchement, pour ainsi dire, sur l’âge du Bronze avec arrivée progressive de l’usage du métal et disparition progressive de l’usage de la pierre, nous n’avons, jusqu’ici, aucun argument pour conclure que le métal et la pierre ont été employés simultanément pendant longtemps et, de façon générale, pour les mêmes usages ... ... En conclusion, on doit admettre que les faits que nous rapportons concernent la durée, jusqu’ici présumée, de l’existence de l’Homme sur la Terre ; qu’on ne peut les interpréter correctement qu’en faveur d’une antiquité plus grande que celle qui lui était assignée ; que ces recherches et les recherches similaires font progressivement pour la chronologie de l’Homme ce que la géologie a déjà fait pour la chronologie de la croûte terrestre. Mais, en même temps, nous sommes obligés de confesser que, jusqu’ici, rien dans la recherche des oeuvres de l’homme non civilisé ou primitif, ancien ou moderne, rien n’apparaît qui nécessite de remettre en question la vieille idée chérie de l’unité de la race humaine."

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 LA FOUILLE DE l'ABRI CRO-MAGNON

Un extrait du compte-rendu de la "fouille de sauvetage" réalisée par le fils d'Édouard Lartet, Louis, dans l'abri Cro-Magnon, au printemps 1868, après la découverte fortuite des squelettes.

Illustration. Coupe transversale à la vallée de la Vézère ,...Chapitre 6
UNE SÉPULTURE DES TROGLODYTES DU PÉRIGORD
pp.62-72
Louis Lartet
"...L’accumulation des gravats détachés des strates friables entraîne la formation, au pied de ces rochers escarpés, d’un talus de débris pulvérisés, gisant avec un fort pendage. Ces accumulations masquent parfois entièrement les lignes d’anfractuosités et les abris sous roche des niveaux inférieurs. Vue de la rive gauche de la Vézère- gravure L’un de ceux-ci,couvert par un talus de 4 m d’épaisseur, a été découvert à 880 m au nord-ouest du village des Eyzies, et 130 m au sud-est de la gare des Eyzies, au lieu-dit Cro-Magnon , au pied d’un rocher dont la partie supérieure, détachée, se dresse, évoquant grossièrement un immense champignon...
...Récemment, vers la fin du mois de mars, deux entrepreneurs des Eyzies, MM. Bertou-Meyrou et Delmares, exploitèrent de nouveau le talus pour en extraire du matériau pour une route proche. Après avoir enlevé sur 4 m d’épaisseur les débris qui couvraient l’abri, les ouvriers creusèrent sous la lèvre rocheuse en saillie qu’ils venaient de mettre à nu et tombèrent bientôt sur des os brisés, des silex travaillés et, à la fin, sur des crânes humains.

Les entrepreneurs en reconnurent immédiatement l’ancienneté et l'importance scientifique. Avec une prudence et une intuition, qui hélas font trop souvent défaut mais qui réjouiront les amateurs d’études palethnologiques, les entrepreneurs cessèrent immédiatement les travaux et se hâtèrent d’écrire à M. Alain Laganne qui s’était rendu à Bordeaux pour affaires. De retour aux Eyzies quelques jours après, M. Laganne exhuma, en présence de MM. Galy et Simon, de Périgueux, deux crânes et quelques autres fragments d’un squelette humain, ainsi que des os de renne travaillés et de nombreux outils de silex taillé. C’est alors que le Ministre de l'Instruction Publique m’envoya aux Eyzies où, après avoir surmonté, grâce à M. le Préfet de la Dordogne et l’aide obligeante de M. le Maire et de M. le Curé deTayac, quelques difficultés imprévues, je pus bientôt procéder dans les règles à l’exhumation systématique de la sépulture et de ses abords...

 

... En ce qui concerne les restes humains et la position qu’ils occupaient dans la couche I, les résultats de l’enquête soigneuse que j’ai menée sont donnés ci-dessous. Dans le fond de la grotte, le crâne d’un vieillard  a été trouvé isolé, en surface, dans le renfoncement non rempli de sédiment. Il était ainsi exposé à l’égouttement carbonaté du toit, comme le montre le revêtement stalagmitique qu’il porte par endroits.

Crâne du vieillard. Tome 2 pl. C1

Les autres ossements humains, appartenant à quatre autres squelettes, ont été trouvés autour du premier, dans un rayon d’environ 1,50 m. Parmi ces ossements, à la gauche du Vieillard, se trouvait le squelette d’une femme. Le crâne présente, sur le front, une blessure profonde, causée par un instrument tranchant mais qui n’a pas entraîné immédiatement la mort puisque l’os a commencé à cicatriser sur la face interne. Les médecins pensent même qu’elle a survécu plusieurs semaines. A côté du squelette de la femme, se trouvait celui d’un foetus qui n’avait pas atteint son complet développement. Les autres squelettes semblent masculins.

Parmi les restes humains, gisait une multitude de coquillages marins (environ 300), tous perforés. Ils appartiennent presque tous à l’espèce Littorina littorea, commune sur nos côtes atlantiques. D’autres espèces, comme Purpura lapillus, Turitella communis, etc.  sont en petit nombre. Également perforés, ils ont, comme les autres, été utilisés comme colliers, bracelets, ou autres effets ornementaux. Non loin des squelettes, j’ai trouvé un pendentif, ou une amulette, en ivoire, ovale, plat et percé de deux trous.

M. Laganne avait déjà découvert un spécimen plus petit et M. Ch. Grenier, instituteur aux Eyzies, m’en a aimablement donné un autre, presque semblable, qu’un de ses élèves lui avait apporté. On a également trouvé, près des squelettes plusieurs dents percées, un gros bloc de gneiss, fendu et présentant une large surface polie, ainsi que des bois de renne travaillés et des silex taillés des mêmes types que ceux des niveaux de foyers sous-jacents."

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