Dans les années 1990 et 2000, l'Etat a fait plusieurs tentatives pour protéger les paysages de la vallée de la Vézère. Trop orientées sur le seul objectif de protection, ces démarches se sont heurtées à une forte opposition locale. Les élus et les acteurs locaux craignaient qu'une telle protection n'empêche le développement économique du territoire. Pourtant une volonté locale de relance des réflexions, émanant d'associations de protection de l'environnement et de certains élus, se sont fait entendre au milieu des années 2000.
En 2006, l'Etat a repris le dossier et lancé une étude paysagère. Il ne s'agissait plus de protéger strictement la vallée de la Vézère, mais de lancer une réflexion "en vue de la gestion, de la protection et de la mise en valeur de la vallée de la Vézère", en associant l'ensemble des élus, des collectivités locales et des acteurs locaux du territoire.
Le bureau d'études s'est appuyé sur deux constats, à savoir qu'il existe un lien fort entre la topographie de la vallée et son occupation humaine depuis la préhistoire, et que le patrimoine de la préhistoire souvent caché ou souterrain manque de lisibilité à l'échelle du paysage. Par ailleurs, ils ont mis en évidence que depuis plusieurs décennies, les paysages de falaises de la vallée de la Vézère perdent de leur visibilité et subissent des évolutions dommageables pour l'image du territoire. Evolutions liées à la dynamique d'enfrichement qui banalise les coteaux, et de diverses dégradations visuelles occasionnées par une offre touristique peu organisée et une urbanisation parfois mal maîtrisée.
L'année 2009 a été marquée par la présentation de l'étude citée précédemment à l'ensemble des élus de la vallée de la Vézère. A partir du concept "Donner un visage à la Préhistoire" défendu par les deux paysagistes de Mandragore, une dynamique s'est développée.
Afin de lancer une démarche de type Grand Site de France sur la vallée de la Vézère, un périmètre de 37 communes, plus large que celui du site classé a été défini.
Ces instances étaient animées dans un premier temps par les services de l'Etat puis elles ont rapidement été reprises par les élus du territoire. Chaque groupe de travail était mené par un élu référent.
Le projet de territoire 2014-2019 consistait à rendre visible de manière ponctuelle le patrimoine préhistorique dans les ouvrages contemporains de la vallée (et non pas à faire un bond dans le passé). En outre, il envisageait la protection du patrimoine à travers des actions portant plus précisément sur les paysages, l'urbanisme, l'architecture, l'agriculture et le tourisme.
Les axes du programme d'actions 2014-2019 de l'OGS étaient :
- Les paysages emblématiques : restaurer et révéler les paysages du berceau de la préhistoire,
- L'architecture, le patrimoine bâti et l'urbanisme : favoriser et préserver le bâti de qualité et accompagner une urbanisation durable,
- L'agriculture et la forêt : préserver et valoriser la présence de milieux naturels et d'espèces remarquables,
- Le tourisme : enjeu d'une découverte sensible du Grand Site, associant professionels, collectivités et habitants,
Ces axes sont la base du programme d'action 2020-2026 du projet de territoire pour la labellisation.
Création d'un Cahier d'Orientations de Gestion des sites classés et inscrits de la vallée Vézère
En 2012, la DREAL Aquitaine a mandaté un paysagiste pour la réalisation d'un Cahier d'Orientations de Gestion des sites classés et inscrits de la vallée de la Vézère (COG). Celui-ci a été élaboré pour accompagner les nouvelles protections réglementaires et répondre aux interrogations des acteurs du territoire sur les orientations de gestion et la réglementation applicable dans les sites classés et inscrits en projet. Il a fait suite aux demandes exprimées par les élus, les acteurs socioprofessionnels dont le monde agricole et les services instructeurs des collectivités. Le COG reprend les thèmes du programme de l'OGS.
Le COG est décliné selon 4 axes (agriculture, forêt, identité paysagère et valorisation touristique, bâti et dévéloppement du bâti) qui ont chacun fait l'objet d'une concertation spécifique avec les acteurs locaux concernés (Chambre d'agriculture, Centre Régional de la propriété forestière, Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement, etc.). Les thèmes traités dans chacun des axes reflètent des enjeux forts identifiés sur le territoire soit par l'étude paysagère, soit par les différents acteurs du projet. A titre d'exemple, les thèmes traités dans l'axe agriculture s'appuient essentiellement sur des interrogations de la profession agricole de la Chambre d'agriculture.
Pour exemple, le COG édicte les principes d'intégration paysagère des bâtiments agricoles au regard du dénivelé et de l'impact paysager du nouveau volume souvent significatif. Ces principes sont utilisés régulièrement lors du Guichet Unique.