Extrait du communiqué CNRS [22 octobre 2018] : Et si les derniers néandertaliens n’étaient pas ceux que l’on croit ?
Dès sa découverte, le Châtelperronien comme toutes les autres cultures du Paléolithique supérieur, est attribué à Homo sapiens avant que deux sites (Arcy-sur-Cure puis Saint-Césaire) n’ébranlent l’édifice et concourent à indiquer que l’Homme de Néandertal serait l’artisan des premières innovations du Paléolithique supérieur. Dans ce cadre, le site de Saint-Césaire en Charente-Maritime, a joué un rôle majeur avec la découverte en 1979 d’une sépulture néandertalienne dans une couche archéologique attribuée au Châtelperronien.
Depuis lors, l’association entre ce type humain et le Châtelperronien est jugée irréfutable et de nombreux scénarios ont vu le jour pour rendre compte de la modernité culturelle des néandertaliens, certains suggérant des phénomènes d’acculturation des derniers néandertaliens au contact des premiers Hommes modernes pour expliquer l’apparition de parures et d’outils complexes en os. Enfin, tous les modèles actuels s’intéressant aux modalités de la disparition de Néandertal considèrent le Châtelperronien comme un marqueur clé des dernières populations néandertaliennes.
Au travers d’une étude détaillée du contexte archéologique de Saint-Césaire, une équipe de chercheurs des UMR PACEA (Bordeaux) et TRACES (Toulouse) a démontré que de très importants mélanges avaient eu lieu sur le site à la suite de processus naturels, empêchant de déterminer si les restes néandertaliens étaient ou non attribuables au Châtelperronien. Des doutes avaient été émis très tôt sur la véracité de cette association à Saint-Césaire, et les intenses débats actuels sur d’autres contextes châtelperroniens (comme la Grotte du Renne à Arcy-sur-Cure) font qu’aujourd’hui, il reste particulièrement difficile de se prononcer sur l’auteur du Châtelperronien.
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Lire l'étude scientifique :
Brad Gravina, François Bachellerie, Solène Caux, Emmanuel Discamps,Jean-Philippe Faivre, Aline Galland, Alexandre Michel, NicolasTeyssandier & Jean-Guillaume Bordes. No Reliable Evidence for a Neanderthal-Châtelperronian Association at La Roche-à-Pierrot, Saint-Césaire. Nature Scientific Reports, 11 octobre 2018.