Le plus ancien cimetiere de la vallée du Nil est situé sur le site égyptien de Djebel Sahaba, près de la frontière avec le Soudan. Découverte en 1965 cette nécropole était considérée comme un marqueur fort de l’histoire humaine : le témoin d'une grande bataille, la plus ancienne connue, qui aurait eu lieu il y a entre 13.000 et 17.000 ans. Des travaux récents menés par une équipe scientifique du CNRS et de l’Université Toulouse - Jean Jaurès sur le contexte archéologique, avec l'étude d'une soixantaine de squelettes de ce site dressent un tableau plus complexe. Les morts de Djebel Sahaba ne seraient pas les victimes d’une seule bataille, mais celles d’une multitude d'affrontements. La plupart des traumatismes semblent être le résultat d'armes à projectiles et les analyses confirment le caractère répétitif des actes de violence : un quart des squelettes présentant des lésions présentent à la fois des traumatismes cicatrisés et d'autres non cicatrisés.
Ces affrontemens répétés auraient eu lieu à une époque de variations climatiques majeures.
Pour en savoir plus :
Le communiqué du CNRS
L’une des premières guerres préhistoriques était plutôt une succession de violences (en ligne le 27 mai 2021)
La publication scientifique
New insights on interpersonal violence in the Late Pleistocene based on the Nile valley cemetery of Jebel Sahaba, Isabelle Crevecoeur, Marie‑Hélène Dias‑Meirinho, Antoine Zazzo, Daniel Antoine & François Bon. Scientific Reports, 27 mai 2021. DOI : 10.1038/s41598-021-89386-y